Une exposition relatant l’effort de guerre déployé à Salaberry-de-Valleyfield pendant le Second Conflit mondial prend l’affiche au Musée de société des Deux-Rives (MUSO) jusqu’au 1er octobre prochain.

La ville campivallensienne étant déjà reconnue pour son dynamisme industriel quand la guerre éclate en 1939, ses citoyens joueront un rôle déterminant au pays, notamment dans la fabrication de munitions.

De nouvelles industries sont implantées pour répondre aux impératifs de la situation et c’est notamment le cas de la «Defence Industries Limited» (D.I.L), fondée en 1941 sur le site actuel de de General Dynamics.  Des usines comme la «Montreal Cotton» et la «Nichols Chemical Co.» se transforment pour s’adapter aux exigences de la guerre. D’autres entreprises telles que la «Valleyfield Silk Mills» et la «Canadian Bronze» emboîtent le pas pour répondre à l’appel du gouvernement fédéral.

«Tout au long du conflit, le Canada fournit du matériel, des soldats et des denrées», a rappelé l’historienne Lucie Bettez lors d’une visite de la nouvelle exposition intitulée «Les industries et l’effort de guerre». «Cette contribution se développe sur plusieurs plans et change le monde industriel, entre autres par l’arrivée des femmes sur le marché du travail», élabore la commissaire d’exposition au MUSO.

Le dynamisme de Salaberry-de-Valleyfield se manifeste à travers des aspects autres que militaire en ce temps difficile. Les articles de base et la nourriture sont rationnés alors que les besoins financiers sont considérables. Dans la région, la vente des «Obligations de la victoire» fait fureur.

«Il y a eu beaucoup de propagande pour appuyer l’effort de guerre qui oppose les forces alliées aux forces de l’Axe», décrit Mathieu Tremblay, responsable des expositions au MUSO. Sur la façade de l’usine d’explosifs D.I.L., on peut lire le message «Aplatissons Hitler!» (Let’s flatten Hitler) en grosses lettres sur un tableau montrant un char d’assaut écrasant les ennemis allemands. La progression de la campagne de financement apparaît sur la grande affiche et l’objectif de 225 000 $ est dépassé de 155%, la récolte ayant atteint 349 150 $.

@ST:Parachutes et masques à gaz

@R2:Le Canada n’a pas tardé à faire son entrée aux côtés du Royaume-Uni et des autres alliés englobant la Pologne, la France, l’Union soviétique, les États-Unis et la Chine pour combattre les forces de l’Axe constituées de l’Allemagne, l’Italie et le Japon. A Salaberry-de-Valleyfield, la population et les industries font leur part pour répondre aux nouvelles demandes: armement de toutes sortes, matériel de guerre pour les soldats partis en Europe et nourriture pour les populations durement affectées.

De façon plus spécifique, les ouvriers de  «Montreal Cotton» fournissent le tissu pour les costumes de l’armée canadienne tandis que la «Valleyfield Silk Mills», qui deviendra plus tard la «Springdale», confectionne la soie destinée aux parachutes. De plus, on apprend que la «Canadian Bronze» a été agrandie 3 fois pendant la guerre pour assurer l’approvisionnement en poudre de bronze. Quant à la «Nichols» de l’Ile-aux-chats, les travailleurs produisent de l’acide sulfurique pour alimenter la D.I.L.

Photos, témoignages et objets d’époque attendent les passionnés d’histoire et le MUSO propose un circuit automobile téléchargeable sur son site web au: www.lemuso.com.

L’effort de guerre à Salaberry-de-Valleyfield    
     
 – 5 industries ciblées pour répondre aux besoins du pays    
–  Arrivée des femmes sur le marché du travail    
–  Présentation de pièces d’archives et d’artéfacts en collaboration avec General Dynamics    
– Quartiers d’ouvriers spécialement construits pour l’industrie militaire    
– Étiquettes distribuées par le bureau national de rationnement    
– Naissance de la publication «Nitro Journal» dans le quartier avoisinant l’usine D.I.L.    
– Rallye automobile pour retracer les usines de guerre qui ont marqué le paysage de la ville.    

– Offert dans le cadre du programme sur les commémorations des grandes guerres organisé par Patrimoine Canada.