Bien qu’il ait pu avoir accès à des traitements pour soigner le cancer de type liposarcome dont il est atteint, Sébastien Bourdon d’Ormstown doit maintenant faire face aux effets secondaires qu’entraînent ses traitements de radiothérapie.

En collaboration avec Mario Pitre

M. Bourdon avait fait la manchette l’an dernier afin d’avoir accès à un traitement pouvant soulager le cancer rare dont il est atteint. Ses démarches avaient alors porté fruit.

Par contre, ses séances de radiothérapie ont eu pour effet secondaire de provoquer un lymphœdème à sa jambe gauche, une maladie qui fait gonfler les membres en raison d’une accumulation de liquide lymphatique. «Ça fait mal et c’est dur sur l’estime de soi», a souligné M. Bourdon.

Celui-ci lance de nouveau un cri du cœur pour dénoncer le fait que les traitements pour soulager ce nouveau mal lui sont peu accessibles.

Le traitement thérapeutique que lui recommandent son médecin et son infirmière pivot pour soulager ses symptômes, le drainage manuel combiné, n’est pas remboursé par le système public.

«Comme ça coûte entre 60$ et 90$ la séance, je n’ai pas les moyens de me payer ce traitement», s’est indigné M. Bourdon, qui est en arrêt de travail depuis trois ans en raison de son cancer. M. Bourdon a publié une vidéo sur son compte Facebook pour dénoncer la situation.

La Régie de l’assurance-maladie du Québec ne rembourse qu’un seul type de traitement, les vêtements de compression, et ce, depuis janvier 2014. Aucun traitement n’était couvert auparavant.

Selon la Dre Anna Towers, directrice du Centre de soutien au lymphœdème du Centre universitaire de santé McGill, la couverture actuelle est nettement insuffisante. «Beaucoup de gens ne se soignent pas suffisamment parce qu’ils n’en ont pas les moyens. Ils ont des complications, perdent leur emploi, ont des infections à répétition, des séquelles psychosociales, a-t-elle souligné à Métro. Il y a vraiment une différence entre les gens qui peuvent se permettre les traitements et ceux qui ne le peuvent pas.»

La Dre Towers estime que la majorité des patients ont besoin de deux à trois vêtements de compression par année, alors qu’un seul leur est remboursé à 75%, jusqu’à concurrence d’un certain montant. Selon elle, d’autres traitements thérapeutiques seraient aussi nécessaires pour certains malades.

L’Association québécoise du lymphœdème, un regroupement de patients, réclame également un meilleur accès aux soins. Le ministère de la Santé et des Services sociaux affirme pour sa part que l’efficacité des traitements non couverts par le régime n’a pas été suffisamment démontrée.