Le retour du Festival de la truite de Salaberry-de-Valleyfield n’a jamais été aussi peu probable. Une différence dans la vision de l’événement entre un des organisateurs et un membre du conseil d’administration d’un des organismes bénéficiaires, met en péril la tenue de l’événement.
Depuis quelques années, l’idée de réorganiser le festival, qui comptait des milliers d’adeptes dans les années 90, miroite dans la tête de François Gingras. «J’ai contacté mon conseiller municipal, Jean-Luc Pomerleau afin d’avoir de l’aide pour la structure organisationnelle et pour m’ouvrir les portes du conseil municipal, souligne M. Gingras. Malheureusement, alors que les billets sont imprimés et que certains ont déjà trouvé preneurs, une divergence d’opinions entre M. Pomerleau et moi me pousse à me retirer.»
François Gingras estime que la lourdeur administrative est trop importante. «M. Pomerleau veut organiser cela beaucoup trop gros. Il m’a présenté son plan et c’est une copie conforme du Festi-Bières. C’est beaucoup trop compliqué pour rien. Pourquoi ne pas faire cela simple. Après tout, on parle d’acheter des truites et de pêcher en famille. Difficile d’avoir plus simple que cela», confesse François Gingras.
Il avait été convenu que les fonds amassés seraient versés à deux organismes, Répit le Zéphyr et l’APDIS. Jean-Luc Pomerleau est d’ailleurs membre de conseil d’administration de cette dernière. «Moi je souhaitais remettre les fonds à la recherche sur le cancer du sein. Par contre, ça finit que les fonds serviraient pour l’organisme que dirige M. Pomerleau», dit François Gingras.
Invité à commenter la situation, Jean-Luc Pomerleau tient à rectifier un point qu’il juge important. «Je n’ai jamais agi pour le Festival de la truite à titre de conseiller municipal. J’étais prêté par l’APDIS afin d’aider dans l’organisation de l’événement, assure M. Pomerleau. D’ailleurs, c’est sur ma recommandation que l’organisme avait accepté de participer au projet (…) J’ai voulu l’aider à structurer le Festival de la Truite comme le Festi-Bières, avec des bénévoles pour le comité organisateur. C’est ce qu’il trouvait trop compliqué à ce qu’il m’a dit.»
Le retrait de François Gingras comme principal organisateur fait en sorte que l’organisme ne désire pas aller de l’avant. «Lui en débarquant, on a plus de raison d’être dans ce projet. C’est la décision de notre conseil d’administration et non la mienne. Il m’avait demandé de l’aider à monter le projet et j’avais accepté avec l’implication de nos dirigeants. Les profits devaient aller à l’APDIS et à Répit Le Zéphyr puisque la Ville préconise l’implication d’un OBNL pour le prêt des facilités municipales et des services municipaux», confesse Jean-Luc Pomerleau.
La présidente de l’APDIS, France Larouche, qui est aussi la conjointe de Jean-Luc Pomerleau, confie qu’elle a demandé à l’organisateur d’arrêter d’utiliser le nom Festival de la truite ainsi que le logo créé pour l’événement. «Le nom est enregistré au Registre des entreprises du Québec, dit Mme Larouche. Nous l’avons réservé afin que personne ne le prenne (…). Personnellement, je pense que M. Gingras voulait gérer l’événement à sa façon sans avoir Jean-Luc Pomerleau dans les pattes et il a réussi, donc bravo pour lui, mais il va falloir qu’il arrête de faire une guerre de clochers avec ça pour s’attirer la sympathie des gens.»
Une citoyenne questionne
Lors de la dernière séance du conseil municipal, le mardi 18 octobre, une citoyenne, France Chenail est venue s’informer sur les chances du déroulement du Festival de la truite puisque M. Gingras assure vouloir le faire, mais sans le conseiller. De plus, la dame a dit trouver particulier que le logo de la Ville de Salaberry-de-Valleyfield soit apposé sur les billets en circulation, alors que l’administration municipale n’a pas donné son aval.
«Ça me surprend que notre logo soit sur les billets, assure le premier magistrat. Nous n’avons aucun protocole de signé à cet effet. Nous ne sommes donc pas partenaire présentement.»
