Une grande partie des emplois en région seraient à risque si le gouvernement haussait le salaire minimum à 15 $ de l’heure, affirme une note de l’Institut économique de Montréal (IEDM) publiée hier. Le président du Centre local de développement du Haut-Saint-Laurent, Urgel Carrière, n’est pas inquiété par la situation lui qui est en faveur du taux horaire majoré.
«Un salaire de 15 $/h ça devrait être le minimum, de souligner Urgel Carrière. Si les employeurs voient le monde aller ailleurs, ils devront s’ajuster. »
Dans l’étude publiée jeudi, le Haut-Saint-Laurent vient au 13e rang des MRC les plus à risque au Québec au sujet de sa main d’œuvre âgée entre 25 et 64 ans.
Contrairement à l’étude qui indique qu’une hausse rapide du salaire minimum aurait des impacts négatifs en région tels des pertes d’emplois, M. Carrière y voit plutôt un principe de rétention.
«On s’entend qu’il faut avoir la capacité de l’offrir le 15$/h, soutient le président du CLD du Haut-Saint-Laurent. Mais à ce salaire-là, il y a des chances que les employés demeurent. »
Il compare le dossier à celui de la hausse du panier d’épicerie. Le prix de la viande, des fruits et des légumes ont augmenté. Les clients se sont adaptés à la réalité et dépensent selon leur capacité. Des employés au salaire minimum à 15 $/heure serait en mesure de contribuer davantage à l’économie de leur région.
En avril 2016, la député de Québec solidaire Manon Massé a déposé une motion à l’Assemblée nationale pour hausser le salaire minimum à 15$. Le Parti québécois appuie ce rehaussement du salaire minimum. En août, le premier ministre Philippe Couillard avait indiqué être ouvert au débat sur la question.
Selon l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), une telle hausse n’aurait pas les conséquences néfastes qu’on lui attribue. Dans une entrevue accordée à La Presse Canadienne en octobre, Mathieu Perron-Dufour, un professeur à l’Université du Québec en Outaouais et chercheur à l’IRIS, avait affirmé que certains emplois seraient mis à risque par une telle mesure, mais que «pour la vaste majorité des travailleurs touchés, ce serait un gros bonus.» «Il n’y aura pas de fermetures généralisées ou d’inflation généralisée qui viendrait faire un peu l’effet d’une bombe atomique, avait ajouté le chercheur. Les bénéfices dépassent pour nous largement les coûts».
Le salaire minimum est actuellement fixé à 10,75$ de l’heure depuis le 1er mai 2016. La ministre du Travail, Dominique Vien, devrait annoncer prochainement un changement du salaire minimum.
(Avec la collaboration d’Andréanne Chevalier)
