Les sommeliers en bière ne sont pas nombreux au Québec. Le Suroît en compte un, le microbrasseur Patrice Schoune, de la Ferme-Brasserie Schoune, à Saint-Polycarpe.

Maître-brasseur depuis près de 20 ans, Patrice Schoune a développé une expertise en la matière qui l’a mené à prendre part à de nombreuses compétitions internationales, à titre de juge en bière, notamment le Mondial de la bière. Il est également un des rares Canadiens à avoir pris part à diverses compétitions de sommeliers en bière.

Lors d’une entrevue qu’il accordait en 2013, Schoune expliquait que la dégustation de bière s’apparentait à celle du vin. «Notre travail est d’évaluer les bières en fonction de leurs caractéristiques propres, qu’elles soient blanches, Pilsner, IPA, anglaises ou américaines, ou encore détecter les anomalies, voire trouver les meilleurs accords bière-nourriture.»

Cependant, contrairement au vin, le sommelier en bière ne crache pas la gorgée de bière qu’il évalue. «Le goût du houblon revient en bouche une fois que tu l’as avalé, alors on se doit de la boire… mais je ne me suis jamais retrouvé chaud à l’issue d’une compétition», raconte l’expert.

Lors de compétitions, Patrice Schoune est amené à tester jusqu’à 45 types de bières par jour durant quatre jours. Entre chacune d’elle, il boit un verre d’eau et croque un grain de café afin de retrouver sa faculté gustative.

Bières et plaisirs

Philippe Wouters est un autre sommelier en bière québécois. Également Belge d’origine, il en a fait en 2012 son principal gagne-pain. À 37 ans, il forme déjà la relève. Philippe Wouters a mis sur pied un important média spécialisé sur la bière, «Bières et Plaisirs». Il donne des conférences et des ateliers sur la dégustation, et différents médias font appel à ses connaissances.

Il transmet depuis l’automne 2014 son expertise par l’entremise du premier programme francophone de sommelier-bière, qu’il a développé à La Cité avec le département d’hôtellerie de ce collège francophone d’Ottawa. Une façon de redonner à l’industrie, dit-il.

Les qualités pour devenir un bon conseiller en bière? «D’un, aimer son produit. Deux avoir l’esprit critique. De trois avoir un esprit analytique et de quatre ne pas avoir de parti pris» résume Wouters.

Avec la collaboration de Frédéric Lacroix-Couture