Doreen Robichaud et Pascal Viel sont les parents de deux jumeaux de 10 ans inscrits à l’école Langlois à Salaberry-de-Valleyfield. La mésentente entre le couple et la direction de l’école est telle que le directeur de l’établissement scolaire refuse désormais toute conversation, même téléphonique. Maintenant, les parents demandent un transfert d’école, mais la commission scolaire de la Vallée-des-Tisserand s’y oppose.
La mésentente entre les parents de Zachary et Maïca Viel et la direction de l’école Langlois ne date pas d’hier. «Ça commencé en 2012 lorsque j’ai reproché à l’école de ne pas avoir de surveillance adéquate dans la cour, soutient Mme Robichaud. À l’époque, le directeur m’a dit que j’étais de mauvaise foi et que je mentais.»
Au fil du temps, la situation a grandement dégénéré. Dans un premier temps, les enfants auraient été victimes de violence et d’intimidation. La mère prétend même que quelqu’un tente de punir ses enfants volontairement en les forçant à marcher alors qu’ils ne fréquentent pas l’école qui se trouve sur leur territoire.
«Cette année, ils n’ont plus droit à l’autobus, mentionne Doreen Robichaud. Les trois années avant, c’était correct, mais il semble que la CSVT a donné la priorité à un autre enfant.»
Désirant comprendre cette situation qu’elle qualifie de déplorable, la mère a contacté la CSVT pour obtenir des informations. «On m’a dit la pire des aberrations. Il semble qu’avec le nouvel enfant qui a besoin de transport, l’autobus devrait faire un détour pour venir chercher les miens; donc pour éviter cela, mes enfants devaient maintenant marcher pour aller à l’école.»
Intervention policière
En février dernier, les policiers de la MRC de Beauharnois-Salaberry sont intervenus à l’école Langlois afin d’expulser Pascal Viel qui était sur place afin de porter plainte.
Dans les faits, son fils Zachary venait d’être accusé et puni pour un geste qu’il n’aurait pas fait. Le gamin aurait trouvé une mitaine par terre et l’aurait mis sur le rebord d’une fenêtre avant de descendre au rez-de-chaussée. «La mitaine est tombée et elle a accroché une enseignante, explique Pascal Viel. Supposément qu’une roche se trouvait dedans et mon fils a été accusé de l’avoir lancé sur la tête de l’enseignante. Cependant, il était déjà en bas lorsque la mitaine est tombée, ce ne peut donc pas être lui qui l’a laissé. L’enseignante lui a tout de même remis une feuille de mesure réparatrice à remplir.»
Voulant prendre la défense de son garçon, le père est entré dans l’école par une porte de côté afin d’informer la direction que son fils ne remplira en aucun temps la feuille pour un geste qu’il n’a visiblement pas fait. «Le directeur m’a vu et il m’a dit que si j’avais une plainte à formuler, je devais me présenter au secrétariat. Je m’y suis donc dirigé, mais il s’est mis à me crier après. Il me disait : tu vas sortir sinon je vais te faire sortir. J’ai dit qu’il n’y avait pas de problème que s’il voulait me faire sortir, il n’avait qu’à appeler les policiers. Je voulais régler la situation en discutant, mais il a appelé les policiers qui eux, m’ont demandé de quitter, car le directeur ne voulait pas me parler.»
Doreen Robichaud et Pascal Viel souhaitent changer Maïca et Zachary d’école puisque la situation crée un stress qui a pour conséquence que les résultats scolaires des jumeaux sont à la baisse. Par contre, la CSVT s’oppose au transfert en prétextant qu’aucun élève ne peut changer d’école au milieu de l’année scolaire.
«La CSVT ne peut même pas me garantir que mes enfants seront transférés l’an prochain. Présentement, je songe à inscrire mes enfants à l’école sous une fausse adresse pour être certaine qu’ils ne seront plus à l’école Langlois l’an prochain. Nous sommes épuisés. J’ai même dit aux gens de l’école qu’ils vont finir par faire des décrocheurs de mes enfants tellement ils sont rendus stressés d’aller en classe le matin», confirme la mère.
Invité à commenter la situation, Jean-François Primeau, responsable aux communications à la CSVT avoue qu’il refuse de commenter ce genre de situation, mais que la politique de la CSVT est claire en lien avec le transfert d’élèves au cours d’une année scolaire.
«La seule exception est dans le cas d’un déménagement. Sinon, notre politique est claire, un élève ne peut être transféré au milieu d’une année», stipule M. Primeau.
Pour ce qui est de la prochaine année scolaire, Jean-François Primeau signale que Doreen Robichaud et Pascal Viel peuvent déposer deux différentes demandes. «L’une d’elles est une demande de retour à l’école d’origine, dit M. Primeau. Cela signifie le changement d’école puisque les enfants en question ne fréquentent pas l’école de leur territoire. Sinon, il y a une autre option, soit de déposer une demande choix du parent.»
Dans les deux cas, rien ne garantit au couple que ses enfants quitteront l’école Langlois. Le nombre de places disponibles est toujours pris en considération. Cependant, comme l’école Edgar-Hébert deviendra une école primaire, Doreen Robichaud a déjà rempli le formulaire pour y faire admettre ses enfants.
