La famille Al Shoufi a aménagé un logement de Huntingdon à la fin du mois de mai. Les réfugiés syriens sont arrivés dans le Haut-Saint-Laurent par un pur hasard, mais ont été accueillis à bras ouverts par la communauté.
La famille Al Shoufi devait être parrainée par un comité montréalais. Bien que des démarches avaient été entreprises, celui-ci n’avait pas les moyens financiers de soutenir une telle opération. «C’est un peu indirectement et de façon bizarroïde que le Comité des réfugiés du Suroît a été mis à contribution, a expliqué Émile Duhamel. Un appel à tous a été fait pour trouver un logement et un Libanais d’origine a d’abord accueilli la famille dans une fermette à Godmanchester. Le réseau a ensuite pris le relais comme parrain. »
Le Comité des réfugiés du Suroît formé en 2016, peut compter sur des bénévoles extraordinaires dans l’accueil du couple et de leurs deux garçons. Nathalie Collin de la Maison des jeunes, le CLSC et des citoyens contribuent à l’intégration de la famille.
Le coordonnateur du Comité des réfugiés du Suroît a qualifié la famille de sympathique, bien qu’une barrière linguistique limite les échanges pour le moment. «En ce moment, la famille ne parle que l’arabe, a indiqué M. Duhamel. Alors on échange à l’aide d’une application qui fait la traduction, par signe ou par l’entremise d’une enseignante de l’école Arthur-Pigeon. Les cours de francisation ne commenceront qu’en septembre. »

École et marché du travail
Le plus jeune garçon a d’ailleurs intégré l’école secondaire de Huntingdon au printemps. Son frère aîné devrait avoir un emploi prochainement, ce qui va accélérer son intégration.
Le réseau mis en place ne veut pas rester les bras croisés d’ici à l’automne. Et il souhaite que la famille soit active pour faciliter le processus. «On est à identifier les besoins de la famille et le Comité a élargi sa participation en établissant une co-action avec les organismes de Huntingdon, a résumé Émile Duhamel. La Maison des jeunes a commencé à leur offrir certains cours de français et le CLSC a procédé au bilan de santé. On veut bien les accompagner dans tout le processus. »
Depuis sa fondation, le Comité des réfugiés du Suroît avait réussi à engranger 21 000 $. Le gouvernement du Québec avait décrété un moratoire à la fin de l’année 2016 sur le parrainage privé de réfugiés, ce qui a freiné les élans du comité local. Toutefois, le montant amassé devrait permettre de soutenir la famille Al Shoufi jusqu’en juin 2020. Il n’est pas exclu qu’une sollicitation soit relancée si les finances deviennent en difficulté d’ici là. Cependant, l’intégration éventuelle de la famille au marché du travail devrait leur permettre de subvenir à leurs besoins.
