Le 26 juin, Samuel Frigault et Francis Carrier ont profité d’une belle journée pour faire du kayak sur le fleuve dans le secteur Saint-Timothée. Une escapade qui aurait pu s’avérer tragique pour les deux jeunes hommes.

«Si j’écris ce texte aujourd’hui, ce n’est pas pour avoir l’attention ou n’importe quoi d’autre. J’ai juste une deuxième vie et je veux en profiter pour vous dire à quel point vous êtes important, a-t-il indiqué. Je n’imagine vraiment pas mon frère, ma mère et mon père sans moi car j’ai fait une connerie. Faites vraiment attention à ce que vous faites, pas pour vous, mais pour vos proches.»

Samuel Frigault a relaté en détail l’incident sur Facebook. Alors que la période estivale vient tout juste de prendre son envol, l’avertissement a trouvé écho dans la communauté. Moins d’une semaine après avoir publié son message, près de 400 personnes l’avaient partagé, seulement à partir de sa page personnelle.

Vers 15 h, les deux amis ont décidé de se rapprocher du barrage de Saint-Timothée. Ils désiraient aller contre le courant dans une quête d’adrénaline. Les valves n’étaient pas ouvertes, mais le duo a trouvé une petite chute où ils se sont amusés.

Au bout de quelques heures, une première alarme a retenti. Puis d’autres pour signifier que les valves allaient ouvrir et que le courant allait être plus intense. «Comme des jeunes fous d’émotions fortes, nous avons attendu que le courant soit le plus haut possible pour pouvoir retourner chez mon ami avec du courant et des vagues», raconte-t-il.

L’alarme a cessé au bout de 30 minutes et les vagues n’étaient pas assez hautes au goût des kayakistes. Ils se sont donc rapprochés de la valve ouverte. «Rendu proche des vagues, Francis a chaviré et il a essayé de sauver son kayak, écrit Samuel. En essayant de l’aider, j’ai tombé aussi. À partir de ce moment, tout a viré au cauchemar.»

Si Francis a pu s’extirper du courant près d’une valve fermée, Samuel s’est approché trop près de la valve ouverte. «Je me suis fait aspirer par une force que personne ne peut imaginer, explique-t-il. Lorsqu’on dit que l’eau c’est fort, c’est extrêmement fort. Une fois aspiré, j’ai tout de suite pensé à la mort, ma famille, mes amis, mon secondaire que je venais juste de finir, mais j’ai surtout pensé à pourquoi moi ? Pourquoi moi à ce moment précis ?»

Pris dans la turbine qui lui imposait des pirouettes, il a vraiment cru que son dernier moment était venu. Puis il a réussi à remonter à la surface. Sa lueur d’espoir a été de courte durée, puisque par deux fois, il a été entraîné vers le fond. «Cette fois-ci [la deuxième], j’étais déterminé à m’en sortir et j’ai tenu ma veste de sauvetage pour la pousser vers le bas ce qui m’a fait remonter. Après quelques minutes hors de l’eau, j’ai entendu des sirènes et vu des centaines de personnes qui regardaient la scène horrible. J’ai finalement été retrouvé par les secouristes quand j’étais étendu sur une roche à moitié mort.»

Des personnes perdent la vie chaque année dans l’eau, mais l’heure de Samuel n’était pas venue. Il s’en sort avec des séquelles, une peur des courants, des lacs, etc. «J’ai goûté à la mort et ça laisse des séquelles à vie», soutient-il.

Il lui reste toutefois son histoire à raconter, afin d’inciter les gens à la prudence.