Le palais de justice de Valleyfield a été l’hôte d’un procès simulé le jeudi 7 juin. Participants au projet LEAD, les 19 élèves de 5e année de l’école Sainte-Agnès ont livré une performance qui pourrait faire rougir d’envie plusieurs avocats.
Le sujet retenu pour la cause simulée, présentée devant la juge Marie-Chantal Doucet, est au cœur de la réalité. Victime d’un intimidateur, Thomas a été accusé de possession d’une arme dans un dessein dangereux et de port d’arme dissimulé, à la suite de la découverte de l’arme dans son sac à dos, lors d’une bataille.
À tour de rôle, les quatre procureures et les quatre avocats en herbe ont fait entendre des témoins au jury, ainsi que le témoignage de l’accusé.

Par la suite, les trois membres du jury se sont retirés dans la salle prévue à cet effet afin de délibérer. C’est après un court retrait que les membres sont réapparus dans la salle 1 du palais de justice afin de prononcer un verdict d’acquittement.
À la suite de la mise en scène, les élèves ont eu l’opportunité d’échanger avec la juge Doucet, les procureurs du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), Me Pierre-Olivier Gagnon et Me Marjolaine Leblanc, l’avocat criminaliste Me Alexandre Dubé, une constable spéciale, le responsable du quartier cellulaire et un journaliste.
La juge Doucet avait de bons mots pour les participants à la suite de l’activité. «Je suis impressionnée, mentionne la magistrate. Vos échanges ont eu lieu de la bonne manière et vous m’avez paru motivés. Je vous félicite.»
Même son de cloche pour les procureurs du DPCP, qui ont rencontré les élèves à plusieurs reprises dans le cadre du projet. «C’est très enrichissant pour les jeunes et pour nous, fait savoir
Me Gagnon. Le programme mise sur une approche efficace afin d’aider les jeunes à faire des choix responsables et surtout à faire comprendre les conséquences possibles de ces choix. La participation amène les jeunes à une réflexion puisque nous avons abordé des sujets sérieux.»
L’enseignante des élèves était également sur place. Nathalie Dupuis se dit ravie du projet qu’elle souhaite voir se poursuivre l’an prochain. «Les élèves ont eu un atelier par semaine depuis le mois de septembre, indique-t-elle. Le procès simulé est l’aboutissement, mais il ne faut surtout pas oublier qu’ils ont été sensibilisés aux responsabilités des jeunes citoyens. Au travers le jeu de rôle, ils ont appris ce qui peut arriver s’ils se mettent dans le pétrin.»
Projet Lead
Créé en 1993 par le bureau des procureurs de Los Angeles, le projet LEAD s’adresse aux élèves de 5e année du primaire. C’est un projet d’enrichissement juridique et décisionnel, qui vise à outiller les élèves en matière de choix de vie et à leur inculquer certains principes fondamentaux du système de justice. Le DPCP a décidé de l’importer au Québec et d’en faire une version adaptée au droit criminel canadien.

Le programme est fondé sur une méthode d’enseignement participative. Il est constitué de 18 leçons subséquentes d’une durée variant de 45 minutes à une heure et culmine par une visite dans un palais de justice. Les jeunes sont initiés à un dossier judiciaire en matière criminelle, une salle d’audience ainsi qu’aux rôles des différents intervenants du système judiciaire.
Différents sujets ont été abordés. Notamment ceux des conséquences sociales et légales de la criminalité, d’absentéisme scolaire, d’intimidation et de consommation de drogues et d’alcool. Des outils leurs seront également transmis afin d’être mieux préparés pour faire face à de telles situations.
