Les policiers impliqués avec les contrôleurs routiers

Le camionnage illégal irrite le gouvernement. Celui-ci sonne la fin de la récréation avec un message qui met l’accent sur la sécurité routière. «Les policiers seront intraitables», a même lancé Ian Lafrenière, ministre de la Sécurité publique, jurant qu’«assez, c’est assez».

«C’est un message fort qu’on veut envoyer aux chauffeurs, a-t-il précisé lundi à Rivière-Beaudette. Ceux qui le font de façon légale et légitime [le transport par camionnage] vont être juste contents; ceux qui avaient d’autre idée en tête vont commencer à trouver ça dur. C’est la fin de la récréation qui a sonné.»

L’implication des corps policiers québécois dans le projet est liée à un enjeu de travail des contrôleurs routiers.

Le Tribunal administratif amène ceux-ci à ne plus patrouiller. Pour des questions de sécurité, comme ils ne sont pas armés, les contrôleurs routiers ne peuvent qu’agir à l’intérieur de lieux fixes.

Michaël Ianniciello, directeur du poste de contrôle routier des Les Cèdres, Marilyne Picard, députée de Soulanges, Jonatan Julien, ministre des Transports et de la Mobilité durable, Ian Lafrenière, ministre de la Sécurité publique, Claude Reid, député de Beauharnois et Joyce Kemp, , responsable de division à la Direction de sécurité des transports de la Sûreté du Québec, lors de l'annonce à Rivière-Beaudette lundi matin.
Michaël Ianniciello, directeur du poste de contrôle routier des Les Cèdres, Marilyne Picard, députée de Soulanges, Jonatan Julien, ministre des Transports et de la Mobilité durable, Ian Lafrenière, ministre de la Sécurité publique, Claude Reid, député de Beauharnois et Joyce Kemp, , responsable de division à la Direction de sécurité des transports de la Sûreté du Québec, lors de l’annonce à Rivière-Beaudette lundi matin. (Photo Journal Saint-François : Eric Tremblay)

Le ministre des Transports et de la Mobilité durable travaille en ce moment à leur permettre de retourner sur la route de façon adéquate et outillée.

Ce qui permettrait de contrecarrer le phénomène du «camionnage inc». «On voit sur nos routes des camionneurs qui ne respectent pas les exigences suffisantes en terme justement de permis, de compétences ou de formations, a avancé Jonathan Julien, ministre des Transports et de la Mobilité durable. De manière corollaire, la meilleure façon pour s’assurer que ces situations-là ne soient pas néfastes pour la sécurité routière au Québec c’est d’avoir des contrôleurs routiers qui font le travail sur nos routes.»

Michaël Ianniciello, directeur du poste de contrôle routier situé à Les Cèdres, a informé qu’il s’agissait du poste le plus occupé au Québec. «On ouvre la balance et 30 secondes plus tard, on doit la refermer parce qu’il y a une file de camions qui s’étire jusqu’à l’autoroute», a-t-il exprimé.

Priorité sécurité

Le site de Rivière-Beaudette n’a pas été choisi au hasard pour faire cette annonce. Il s’agit de la porte d’entrée du Québec à partir de l’Ontario. L’autoroute 20 dans ce secteur est aussi identifiée «Zone zéro» par la Sûreté du Québec en raison de son aspect accidentogène.

«Il y a beaucoup de camionnage qui se passe sur nos deux grands axes routiers [avec l’autoroute 40 à Pointe-Fortune], a fait valoir la députée de Soulanges, Marilyne Picard. Les premiers répondants et les paramédics ont souvent mentionné que beaucoup d’accidents se passent ici et, malheureusement, certains ont été mortels. Aujourd’hui, c’est une belle annonce pour les familles qui ont été victimes de ces accidents de la route.»

Joyce Kemp, responsable de division à la Direction de sécurité des transports de la Sûreté du Québec, a appuyé ces propos en ajoutant que les camionneurs étaient surreprésentés en termes de collisions mortelles ou avec blessés graves.

Le corps policier veut utiliser cette opération pour les sensibiliser aux causes principales de ces accidents, les excès de vitesse, suivre de trop près, ou la conduite imprudente.

Relâchement dénoncé sur le boul. Mgr-Langlois

Claude Reid, député de Beauharnois, a rappelé que la route 201 comportait aussi ses enjeux routiers. Les camionneurs ont l’interdiction d’y circuler entre 7h et 19h. Malgré tout, depuis le retrait des contrôleurs routiers de la route, plusieurs s’y aventurent pour éviter la pesée à Les Cèdres ou le péage au pont Serge-Marcil.

«L’opération qui est annoncée aujourd’hui est accueillie avec grand plaisir, a fait valoir le député de Beauharnois. On reçoit plusieurs plaintes de citoyens qui voient de nombreux camions qui empruntent la 201 de façon illégale. Quand je vois les contrôleurs routiers sur cette portion de route là, moi je suis content parce que je suis certain qu’il y a de la sécurité.»

Le ministre Lafrenière a dit être conscient de cet enjeu et que les policiers allaient être déployés à la grandeur du Québec.