Le conseil d’administration d’une coopérative d’habitation située à Salaberry-de-Valleyfield est exaspéré. Un homme, inscrit au registre des délinquants sexuels, est l’ami de cœur d’une locataire de l’endroit et il se ferait intimidant auprès des enfants qui habitent l’immeuble.

Donald Labelle, 36 ans, a été reconnu coupable de leurre informatique et incitation d’une personne âgée de moins de 18 ans à des contacts sexuels en novembre 2013. Libéré en septembre 2015 sous diverses conditions, la présence de Donald Labelle cause bien des maux de tête à la présidente de la coopération d’habitation l’Espérance, Lise Fortier, puisque plusieurs enfants, dont des adolescentes habitent l’immeuble où l’ex-prisonnier passerait une bonne partie de son temps.

«C’est vraiment particulier, assure Mme Lise Fortier. Il est tout le temps à la coopérative. Il y a plein d’enfants sur place et une école se situe face à notre bâtiment.»

Depuis que les résidents de la coopérative ont appris la présence de Donald Labelle, plusieurs auraient signifié leur intention de déménager. «On n’est pas à l’aise, mentionne une personne qui demeure à l’endroit. Il fixe les enfants et s’amuse à faire de l’intimidation. Même si sa blonde dit le contraire afin de payer un loyer moins cher, nous savons tous qu’il vit dans ce logement.»

«Je souhaite qu’il quitte, mais même les policiers refusent de s’en mêler, mentionne Mme Fortier. Comme son nom ne figure pas sur le contrat de location, il n’a pas d’affaire ici. C’est vraiment triste pour les enfants qui habitent à notre coopération puisque présentement, tous les parents ont des craintes et nous sommes laissés à nous même.»

Devant la situation, le conseil d’administration de la coopérative d’habitation l’Espérance entend bien entamer des procédures afin de remédier à la situation une fois pour toutes. «Nous allons monter un dossier et le présenter à la régie du logement. Présentement, j’ai près d’une vingtaine de plaintes des autres locataires. J’aimerais tellement que les policiers acceptent de venir l’expulser», confirme la présidente du conseil d’administration.

Invitée à réagir, l’amie de cœur de Donald Labelle se dit outrée par la situation. «Ça va donner quoi de parler de cela dans le journal, questionne la dame. Il n’habite pas avec moi. Il vient me rendre visite, rien de plus. Selon les règlements, il a le droit d’être ici trois jours par semaine.»

Visiblement offensée par les questions du Journal Saint-François, la dame fait savoir que son conjoint est victime de la situation. «Nos enfants se font intimider parce que le cas de Donald a été médiatisé, assure-t-elle. Les voisins le prennent en photo, ils notent ses allers. Je suis en conflit avec la coopérative. J’attends un nouveau logement et je quitte, je n’en peux plus.»      

Récapitulatif des faits

En 2013, Donald Labelle a échangé des messages à caractère sexuel avec une mineure et un rendez-vous avec celle-ci a été fixé. Son interlocutrice était en fait une policière. L’homme a donc été arrêté. Il avait un condom en sa possession.

Dans un rapport présentenciel confectionné avant la décision du tribunal, Donald Labelle est décrit comme étant une personne immature qui tend à se présenter sous un plus beau jour que ce qu’il est réellement. «Il minimise les impacts de sa conduite et c’est très clair que, dans ce cas-ci, il y a besoin d’un suivi le plus long possible», disait au juge, Me Maldemay le 27 février 2014.

Selon ce qui a été dit à la cour, M. Labelle avait eu une attitude déplacée avec le sexologue qui l’a évalué. «Il a fait preuve d’intimidation relativement à des connaissances qui faisaient partie du milieu criminel», a fait part Me Maldemay.

Sans antécédents, Donald Labelle a été condamné à 15 mois de détention, qu’il a fini de purger en septembre 2015.

Conditions    

Libéré, Donald Labelle doit respecter plusieurs conditions. Il ne pas être en présence physique de mineurs, sauf pour ses enfants. Pour les autres enfants; sauf s’il est accompagné d’un adulte responsable au courant des présentes accusations. Il lui est interdit d’utiliser un appareil donnant accès à internet, sauf pour fournir des informations relatives à ses heures de travail à la CCQ, en présence d’un adulte responsable au courant de sa problématique, il peut utiliser un téléphone cellulaire seulement à des fins d’emploi légitime et rémunéré et il lui est formellement interdit de résider dans un endroit où il y a un ordinateur ou tout équipement permettant l’accès à internet.

Dans les autres conditions, Donald Labelle a été dans l’obligation de fournir un échantillon d’ADN, son nom est inscrit au Registre des délinquants sexuels à perpétuité, il doit suivre une thérapie sexuelle et respecter une période de probation de trois ans.

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