Il ne se passe pas une journée au palais de justice de Valleyfield sans que des gens comparaissent devant le juge pour répondre d’accusations de conduite avec les facultés affaiblies. Malgré les campagnes de sensibilisation, certaines personnes restent incrédules.

Pour la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), la lutte contre l’alcool au volant se fait dans le contexte d’une stratégie d’intervention qui combine des activités de sensibilisation, des actions législatives et des opérations de contrôle.

Mario Vaillancourt, relationniste à la SAAQ explique qu’il y aura toujours des irréductibles malgré les campagnes de sensibilisation faites par la société. «C’est un travail de tous les jours, confirme M. Vaillancourt. L’alcool au volant est l’une des principales causes d’accidents chaque année.  Une étude de la SAAQ  faite en 2013 démontre que 41 % des conducteurs décédés sur la route avaient bu de l’alcool. Parmi eux, la majorité avait plus de 150 mg d’alcool par 100 ml de sang (taux de 0,15) dans l’organisme.»

Les jeunes conducteurs de 16 à 24 ans représentaient en 2013, 10% de tous les titulaires de permis de conduire, mais commettaient 27% des infractions criminelles liées à l’alcool. « Ils comptaient aussi pour 21% des conducteurs impliqués dans des accidents avec dommages corporels. D’ailleurs, selon les statistiques, un portrait type des conducteurs fautifs les plus assujettis à la conduite avec les facultés affaiblies a été réalisé. On parle des hommes âgés entre 20 et 44 ans.»

Les conséquences d’être reconnu coupable de conduite avec les facultés affaiblies sont graves. Le procureur Joey Dubois explique que les risques sont élevés. «Dans le cas d’une première offense, si le conducteur n’a pas de situation aggravante, comme un taux d’alcoolémie supérieur à 160 mg d’alcool par 100 ml de sang, c’est une amende de 1000 $ et l’interdiction de conduire un véhicule pour un an au Canada», informe M. Dubois.

Malgré ce fait, il peut arriver que certains conducteurs récidivent. Ils sont alors automatiquement condamnés à une peine d’emprisonnement s’ils sont reconnus coupables. «Lors d’une deuxième récidive, on parle d’une peine d’emprisonnement de 30 jours et d’une interdiction de conduire de deux ans, souligne le procureur. Pour une troisième récidive, l’emprisonnement est de quatre mois, donc sans possibilité d’être purgée de façon discontinue et d’une interdiction de conduire tout véhicule au Canada pour trois ans.»  

Ne pas devenir une statistique

:-De 2009 à 2013, les accidents dus à l’alcool ont causé en moyenne chaque année, 160 décès et 370 blessés graves.

-De 2005 à 2009, on dénombrait en moyenne chaque année, 195 décès et 490 blessés graves.

-Le portrait type des accidents où les conducteurs sont décédés et avaient de l’alcool dans le sang est un homme âgé entre 20 et 44 ans.

-Le nombre d’accidents liés à l’alcool a diminué ces dernières années,  mais moins rapidement que le nombre d’accidents non liés à l’alcool.