L’ancienne filature Salaberry, qui a fait travailler des centaines de travailleurs du textile dans les années 60 et 70, ne sera plus que souvenir d’ici quelques jours au terme de travaux de démolition entrepris cette semaine.
L’usine d’une superficie de 260 000 pieds carrés était l’une des trois usines que possédait jadis la compagnie Dominion Textile en territoire campivallensien, avec l’usine Gault et l’usine de finition Beauharnois. C’est toutefois le seul des trois bâtiments (avec l’ancienne usine «La Vieille») à disparaître totalement du paysage.
«L’immeuble ne trouvait pas preneur et ça nous aurait coûté trop cher pour procéder à des rénovations», a expliqué Daniel Goyette, pdg de la compagnie CAT Transport, qui en avait fait l’acquisition en 1996. L’entreprise y a fait l’entreposage de pneus jusqu’en 2014.
Bien que le site soit des plus stratégiques en termes de développement futur, M. Goyette assure qu’aucun projet n’est encore prévu pour l’instant. «Il n’y a rien sur la table en ce moment pour ce qui est d’une vente, dit-il. Nous avons cependant des échanges avec la Ville en vue du réaménagement des rues du secteur.»
C’est donc un pan de l’histoire de Salaberry-de-Valleyfield qui est en train de disparaître ces jours-ci. Construite en 1957, la filature Salaberry a employé jusqu’à 300 travailleurs au plus fort de sa production, qui a finalement cessé au milieu des années 80. Le déclin de l’industrie textile au pays, causé par la mondialisation et le travail bon marché dans les pays du Tiers-Monde auront eu raison de sa compétitivité.
La vaste étendue de terrain qu’elle occupe dans ce secteur laissera assurément place à un nouveau redéploiement qui en changera totalement la configuration.
Rappelons que les deux autres vestiges de l’industrie textile à Salaberry-de-Valleyfield sont devenus, d’une part, un complexe abritant l’hôtel Plaza Valleyfield, les habitations La Tourellière et la résidence Les Cotonniers; sur le boulevard Gérard-Cadieux dans le secteur Saint-Timothée, l’ancienne usine de finition Beauharnois conserve sa vocation industrielle.

