Un homme âgé dans la fin-cinquantaine a été retrouvé mort le vendredi 4 avril dans le secteur situé du parc à chien, rue Victoria Est. Le récit livré par un homme qui lui était venu en aide dans les semaines précédentes met en lumière les failles d’un système qui n’a pu le réchapper de sa triste condition.

Celui-ci se trouvait d’ailleurs en sa compagnie le 6 février dernier à l’Hôpital du Suroît. Le quinquagénaire venait de recevoir son congé après avoir été soigné pour des engelures, mais il lui était encore difficile de se déplacer.

«Un taxi est venu le récupérer, donc j’ai offert mon aide pour le raccompagner. Il n’avait que pour seule destination le camp des sans-abri à l’arrière du parc à chien, raconte Marc Boismenu. Le chauffeur de taxi et moi-même avons dû l’assister pour marcher dans la neige et le froid. Tant bien que mal, nous avons réussi à trouver son abri. Son site était désorganisé, sa tente était effondrée et n’était plus sécuritaire, ses effets personnels étaient gelés.»

Par crainte de laisser l’homme dans cette misère, le bon Samaritain a contacté la police. Le policier dépêché sur place a suggéré d’emmener l’homme à la MHDV, rue du Zouave. Mais puisqu’il n’était pas en mesure de se déplacer seul, il a été référé à la ressource située rue Wilfrid qui, malheureusement, affichait déjà complet. Il a de nouveau été conduit à l’urgence de l’Hôpital.

Dernièrement, M. Boismenu, dit avoir croisé de nouveau le chauffeur de taxi qui lui a raconté avoir été rappelé par le même itinérant à une semaine d’intervalle. Là encore, il avait obtenu un congé de l’hôpital et demandait d’être reconduit près du parc à chien. Il était en manque de nourriture et incapable de se déplacer.

«Le chauffeur de taxi a fait appel au CLSC pour des services. Le CLSC a fait savoir que cette personne est bel et bien fichée dans leurs dossiers et qu’un intervenant s’occupe déjà de lui, sur une liste d’attente pour lui trouver un abri plus convenable. Nous n’avons pas su la suite pour des raisons de confidentialité, tout ce que l’on sait cependant c’est que cette personne, dont nous avions des appréhensions sur sa capacité de survivre dans ces conditions est décédée deux semaines plus tard », se désole notre interlocuteur.

Selon nos sources, l’homme provenait de l’extérieur de la région. Il aurait perdu son emploi durant la pandémie de Covid-19 pour se retrouver en situation d’itinérance. Une autopsie devait être pratiquée par un coroner afin de faire la lumière sur la cause de son décès. 

À deux reprises, aux assemblées de conseil municipal de Salaberry-de-Valleyfield, des citoyens sont intervenus à la période des questions sur la situation de l’itinérance qui demeure bien visible sur le territoire.

Le maire Miguel Lemieux a expliqué que la Ville faisait ce qu’elle pouvait à la mesure des responsabilités qui lui incombent, tout en veillant à assurer un climat de sécurité pour ses citoyens. Une tolérance est accordée pour que ces sans-abri puissent s’installer dans le secteur au sud du parc à chien.

 «On est sur un fil d’équilibriste entre notre désir de compassion mais aussi de sécurité publique, mais il demeure que le problème relève des services sociaux. On en fait déjà beaucoup à Valleyfield», a-t-il rappelé.