Le marché de la discordance

Le nouveau souffle pour le marché public proposé par le conseil de Valleyfield est toujours mal digéré par son principal producteur maraicher. Malgré un achalandage de plus de 200 personnes le 9 juillet, les frères Leduc n’ont pas apprécié de se faire diminuer leur espace et d’avoir à changer leurs habitudes du matin vers l’après-midi.

«On remercie M. Leduc. On sait que ça lui demande une grosse adaptation. C’est la locomotive au niveau des producteurs», a dit Pierre Crépeau, coordonnateur à la vie culturelle jeudi après-midi.

Cinq minutes plus tard, Nicole Gobeil Leduc, conjointe de Jean-François, laissait savoir son point de vue. «On est satisfait en partie. De l’achalandage oui. Mais pas de la décision de la ville de nous enlever les mardis, nous déplacer en après-midi et d’avoir coupé la moitié de notre emplacement. »

Le marché public, c’est 30 ans de sa vie et c’est une bonne partie du gagne pains de cinq familles. Le service est apprécié par les citoyens qui fréquentent l’endroit. Mme Gobeil Leduc reconnaît une certaine baisse, mais refuse que sa famille prenne le blâme.

«Il y a de moins en moins de producteurs intéressés à vendre en marché public. Il y a eu une diminution de vendeurs de légumes au fil du temps. Ce n’est pas parce que nous avons pris trop d’espace. Certains ont pris leur retraite ou ont arrêté», a-t-elle évoqué.

Avoir plus d’exposants

La Ville ne reculera pas devant cette nouvelle approche. Pour elle, les marchés publics en développement, comme à Rigaud ou aux Cèdres, se déroulent en soirée.

«Le marché public est une tradition établie depuis 50 ans. On veut donner un nouveau souffle et aller chercher plus d’exposants», explique M. Crépeau.

Une douzaine d’exposants, allant de l’artisanat, au miel à un saucissier ont partagé le marché public un samedi. «On trouvait dommage qu’il y ait le producteur maraîcher et rien d’autres ou un seul kiosque. Quand tu viens acheter tes légumes, si tu as une offre complémentaire c’est important. On sait que 65 % des achats se font de façon impulsive», précise le coordonnateur à la vie culturelle.

Favoriser l’ouverture du marché en fin de journée permet aussi d’encourager les travailleurs à aller chercher leurs fruits et légumes avant de regagner la maison. Des signets promotionnels à cet effet seront d’ailleurs distribués à certains endroits, dont au centre hospitalier.