Almanach, comme dans l’almanach du peuple. Ce recueil d’informations éparses sur tout et rien publié au Québec depuis les années 1800. Almanach comme dans un cahier d’éphémérides, de renseignements essentiels et d’anecdotes en tout genre. Almanach comme le troisième album de Patrice Michaud, en spectacle samedi à l’occasion des 79e Régates de Valleyfield.
«J’ai l’impression que c’est ça que je fais en chansons», explique l’artiste, qui lançait son troisième album cet hiver. Un album qui, malgré l’immense succès du deuxième opus de Michaud, Le feu de chaque jour, ne lui ressemble pas, ou très peu. «Je n’ai pas plus voulu m’éloigner de ça que j’ai voulu m’en rapprocher. J’ai oublié ce qui s’était passé sur le deuxième album, ce qui est une bonne chose», affirme-t-il. Cependant, vous reconnaîtrez certainement la fougue de Patrice Michaud, celle qui vous avait tant plu sur ses succès Mécaniques générales et Je cours après Marie. Mais surtout, vous reconnaîtrez sa poésie bien à lui.
«Je dirais que je suis un poète moderne», déclare Patrice Michaud, qui ne se gêne pas pour utiliser le lexique poétique et qui aimerait que vous fassiez de même. «Faut arrêter d’avoir peur du terme “poésie’’. On n’en parle plus, c’est comme si c’était réservé à une caste. Ce n’est pas la première fois qu’elle est boudée.» Lui, en tout cas, ne la boude pas. Son album est rempli de textes imagés, d’anecdotes chantées, de petits poèmes rimés.
Un brin nostalgique
Pour la sortie d’Almanach, Patrice Michaud a offert à ses fans son album sous forme d’une jolie cassette jaune. Ce qui n’était censé être qu’une carte de visite rigolote est devenu un réel succès. Ses fans se sont arraché ladite cassette, qui a été plus populaire qu’espéré. À l’achat de la cassette, les fans recevaient en plus une carte de téléchargement. Une façon ludique de vendre un album, «en ces temps de marché pas facile pour les ventes de musique».
Justement, a-t-il peur pour l’avenir de l’album physique? Peut-être un peu. «Je suis conscient que ça s’en vient. On parle en terme d’années, on ne parle plus en terme de décennies.» Patrice Michaud a bon espoir que l’album comme on le connaît ne disparaîtra pas totalement, puisqu’il y aura toujours des gens pour consommer la musique sous forme physique; le vinyle en est un bon exemple. Cependant, il dit être présentement en mode «constat» et s’affaire à trouver une solution pour toujours mieux vivre de la musique.
Et la cassette jaune semble une bien bonne idée pour débuter.

