Les élus de la MRC de Vaudreuil-Soulanges dénoncent l’impunité dont jouit la société Hydro-Québec face aux citoyens et demandent aux députés de l’Assemblée nationale de revoir rapidement le processus de plaintes chez Hydro-Québec et d’assujettir la société d’État au mandat du Protecteur du citoyen.
Dans une lettre ouverte envoyée aux médias jeudi, le préfet Jean A. Lalonde y va d’une charge virulente à l’endroit de la société d’État qui, dit-il, «se targue d’être le chef de file en économie au Québec, d’être un leader à l’échelle internationale, mais ignore un élément fondamental : ses clients et actionnaires privilégiés, les citoyens du Québec.»
C’est l’expérience vécue dans la construction de son nouveau siège social, à Vaudreuil-Dorion, qui a fait déborder le vase des élus. Le préfet raconte: «Il nous aura fallu près d’un an de démarches et de travail pour planifier le branchement électrique de notre nouveau siège social. Au cours de cette année, nous avons connu toutes sortes de péripéties comme celle de devoir recommencer à neuf le dossier, car des changements administratifs ont mené à une perte de notre dossier. Pourtant, nous avons été bons joueurs avec Hydro-Québec, nous avons même déplacé notre bâtiment de quelques mètres et assumé les frais afférents, car la société d’État ne pouvait pas déplacer les poteaux dans les temps requis… N’importe quel fournisseur qui aurait agi de la sorte aurait été congédié immédiatement.»
Outre cette expérience de nature institutionnelle, M. Lalonde ajoute que de nombreux citoyens sont également confrontés régulièrement à l’intransigeance de la société d’État. Selon lui, plus de 400 citoyens ont communiqué en vain avec le bureau du Protecteur du citoyen en 2015 et 2016, pour porter plainte contre Hydro-Québec.
«Les citoyens sont sans recours par rapport à Hydro-Québec, car en plus de détenir un monopole, cette dernière bénéficie d’un statut particulier puisqu’elle n’est pas assujettie au mandat du Protecteur du citoyen», dénonce le préfet représentant les élus de 23 municipalités.
Une résolution a été adoptée officiellement à cet égard lors du conseil des maires du 23 novembre, afin d’assujettir Hydro-Québec au mandat du Protecteur du citoyen. «Aucun organisme ou institution publique ne devrait pouvoir ignorer les citoyens dans notre système démocratique», conclut la lettre du préfet Jean A. Lalonde.
Hydro-Québec répond
Dans un communiqué envoyé jeudi en fin de soirée, Hydro-Québec reconnait qu’il y a eu des «difficultés de coordination» dans le projet cité par la MRC. «Il importe de signaler qu’Hydro-Québec et la MRC ont travaillé de concert afin de trouver des solutions aux problèmes rencontrés et que les travaux requis sont aujourd’hui complétés», mentionne le porte-parole Jonathan Petit.
Il ajoute qu’Hydro-Québec a proposé à la MRC de participer à une rencontre de travail prévue en janvier 2017.

