L’auteur Raymond Ouimet trace en détails l’histoire rocambolesque d’un criminel originaire de Saint-Polycarpe, Léo-Rhéal Bertrand dans un livre intitulé Tuxedo Kid – La beauté du diable, publié aux éditions Septentrion, dans la série Dossiers criminels.
Cette histoire n’est sans doute pas étrangère à certains citoyens de Soulanges ou amateurs de faits divers, puisqu’elle a déjà fait l’objet d’un épisode de la série Les Grands Procès, produite dans les années 90.
L’auteur et chroniqueur en histoire Raymond Ouimet a toutefois pris soin de scruter dans le moindre détail les différents crimes pour lesquels le Tuxedo Kid a été reconnu coupable (ou pas) et qui l’ont conduit à la potence le 12 juin 1953.
C’est d’ailleurs en travaillant sur un dossier touchant la peine de mort au pays que l’auteur de Gatineau a pris connaissance de cette histoire qui va au-delà de la fiction. « Je trouvais que c’était un drôle de numéro, ce type. Quand j’ai commencé, j’ai accroché, il fallait que j’aille jusqu’au bout », dit-il.
Incidemment, l’ouvrage interpelle le lecteur sur la question de la peine de mort (à laquelle l’auteur s’oppose toujours) en décrivant avec précision les dernières heures qui ont conduit le meurtrier à l’échafaud.
Un beau parleur
Bien que dramatique, l’histoire de Léo-Rhéal Bertrand n’en est pas moins fascinante. Natif de Saint-Polycarpe d’une famille d’agriculteurs, Bertrand était reconnu comme un beau parleur, coureur de jupon, psychopathe, malgré son air affable, de gentilhomme.
C’est en lien avec la mort tragique de sa première femme, pour laquelle il héritera d’une rondelette prime d’assurance, que Bertrand se retrouvera en justice en 1935. Celle-ci était décédée lors d’un accident de voiture alors que le véhicule avait plongé dans le lac Saint-François à Saint-Zotique. L’accusé parviendra à semer le doute dans l’esprit du jury pour être acquitté.
Il purgera néanmoins de 11 ans de prison plus tard, après une tentative de hold-up dans une banque.
Mais c’est le meurtre de sa seconde épouse, décédée dans l’incendie d’un chalet de chasse, qui impliquera Bertrand dans un procès médiatisé partout au pays et qui lui vaudra la peine de mort. Présent au tribunal vêtu d’un habit de gala, Léo-Rhéal Bertrand se verra dès lors affublé sur surnom de Tuxedo Kid.
Le livre écrit par Raymond Ouimet suscite par ailleurs un intérêt certain dans la région, puisqu’il évoque les noms de plusieurs personnages réels qui ont été appelés à enquêter ou à témoigner, particulièrement lors du premier procès de Bertrand.
L’histoire d’un criminel de Soulanges condamné à mort

