C’est désormais confirmé. Les employés du laboratoire de l’Hôpital du Suroît devront parcourir des centaines de kilomètre chaque jour pour se rendre au travail puisque Québec procédera au transfert de plusieurs laboratoires médicaux vers l’Hôpital Charles-Le Moyne.

Dès avril prochain, le transfert administratif sera effectué. Dans ce sens, les employés travailleront au laboratoire de l’Hôpital du Suroît, mais auront comme port d’attache l’hôpital situé à Greenfield Park. Par la suite, le ministre Barrette compte acheminer le personnel à l’Hôpital Charles-Le Moyne mais aucune date butoir n’est présentement connue.

Annoncé en 2011, le projet baptisé Optilab a pour objectif de centraliser les analyses des laboratoires des hôpitaux. Pour le laboratoire médical de l’Hôpital du Suroît, 70 % des échantillons prendront la route pour aboutir au centre d’analyse situé à 75 kilomètres de la Capitale régionale du Suroît.

«Qui va transporter les échantillons et comment fera le transporteur?, questionne Francis Collin, répondant politique de l’Alliance du personnel professionnel et technique en santé (APTS) en Montérégie-Ouest. Je remets en question la sécurité des prélèvements. En procédant ainsi, Québec souhaite réaliser des économies, mais dans les faits, ça va coûter une fortune en transport.»

M. Collin croit également que cette fusion forcée amènera certains technologistes à quitter la profession ou encore, à quitter les régions. «Est-ce que quelqu’un va réellement parcourir 150 kilomètres quotidiennement pour travailler, dit-il. Les gens vont déménager afin de se rapprocher du lieu de travail. Ça chambarde beaucoup de choses. Le gouvernement aurait eu avantage de faire un projet pilote avant d’agir de la sorte.» 

Si 70 % des spécimens prennent la direction de l’Hôpital Charles Le Moyne, cela veut aussi dire que le laboratoire de l’Hôpital du Suroît restera actif. «Si un patient se présente à Salaberry-de-Valleyfield et qu’il subit un bilan sanguin de base, ses échantillons seront analysés sur place, confirme Francis Collins. Jusqu’à maintenant, pour tout ce qui est examens sanguins de base, ça ne bougera pas. Et, évidemment, on parle ici d’urgence, donc les analyses se feront dans les laboratoires déjà sur place. Mais pour tout ce qui est pathologie, cela sera fait à 75 kilomètres du lieu de prélèvement.»