Le film «Paul à Québec» présenté en salle depuis le dernier week-end allait-il être à la hauteur de la bande dessinée de laquelle il est inspirée ?
C’est souvent la question que les cinéphiles se posent à l’égard des productions cinématographiques inspirées d’œuvres littéraires. Retrouvera-t-on le même suspens, la même intensité, les mêmes émotions véhiculées par l’œuvre écrite ? Dans ce cas-ci, on peut sans doute répondre un gros oui.
Dès le premier album de la série Paul, écrite par Michel Rabagliati, je suis devenu un indéfectible de ce personnage dans lequel plusieurs peuvent se reconnaître. Dans ces différents albums, on se retrouve facilement dans cet anti-héros de tous les jours, à travers son vécu d’enfant, d’adolescent, de jeune adulte et, comme c’est le cas dans «Paul à Québec», de jeune parent confronté au décès d’un proche.
Autant Rabagliati sait nous faire esquisser des sourires à travers ses images, même en noir et blanc, autant il a le pouvoir de nous émouvoir en ayant recours aux silences, à la poésie, avec des images fortes et évocatrices.
C’est la même saveur que le réalisateur François Bouvier a su transmettre dans le film «Paul à Québec», qui évoque le vécu de Paul, de la famille de sa conjointe Lucie et du déclin progressif de sonbeau- père atteint d’un cancer du pancréas. Bien sûr, on ne parle pas d’un film d’action à la «Bon cop, Bad Cop», mais d’un film qui porte réflexion sur une réalité que chacun de nous avons, ou aurons à vivre un jour. Même si j’avais déjà lu la bande dessinée à plusieurs reprises, cette version cinématographique a encore eu le pouvoir d’aller me tirer des sourires et… quelques larmes. Elle sait aussi établir judicieusement les connexions avec certains éléments de la bande dessinée.
On ne saurait également passer sous silence l’excellent casting de cette production à travers tous ses personnages, en particulier celui du beau-père incarné par Gilbert Sicotte, sans oublier François Létourneau, qui joue un Paul tout en subtilité, Julie Lebreton sa conjointe Lucie, et tous les membres de la famille. Ceux qui ont aimé la BD adoreront le film, ceux qui ne connaissent pas la BD ont l’occasion de découvrir un univers simple et attachant.

