Pour la première fois de son histoire, le Service alimentaire communautaire ne donnera pas de paniers de Noël. Devant une baisse de ressources, tant humaine que financière, l’organisme revoit sa stratégie. Il suit un mouvement national qui vise un dépannage de plus longue durée.

«Annuellement on distribue 60 000 kg de denrées, dont la moitié à Noël, ce qui est un non-sens, a convenu Stéphane Brault du SAC.  On distribue toute la récolte de la guignolée des paroisses en deux jours. On ne peut pas faire de réserve. »

Le temps des Fêtes est une période de pointe pour les services en dépannage alimentaire. Il en existe une autre, entre juillet et novembre. Et comme les tablettes sont dégarnies, il est difficile pour le SAC d’offrir tous les groupes alimentaires de base. «À la rentrée scolaire, il y a des dépenses importantes pour les familles, explique M. Brault. Les gens viennent pour des dépannages et il nous est difficile d’offrir les quatre groupes alimentaires. Pour réussir à l’école, on doit manger. »

En juillet 2015, le SAC recevait son dernier versement accordé par Stratégie de partenariat de lutte à l’itinérance. Une entente avec le Service récréatif et communautaire avait permis de maintenir les paniers de Noël.

«On reçoit de 20 à 23 % de nouvelles demandes depuis 3 ou 4 ans, informe M. Brault. On doit pouvoir nourrir ces gens-là. » Chaque kilogramme de denrées récupérées à la Guignolée des paroisses équivaut à environ 7 $. Une deuxième collecte du genre, peut-être tenue au printemps, permettrait d’assurer des dépannages alimentaires 12 mois par année.

Consolider les forces

Le SAC a célébré ses 15 années d’existence le 2 avril. L’âge de l’adolescence qui marque les remises en question. Monique Barrette, présidente du conseil d’administration a expliqué la nouvelle orientation de l’organisme.

«On souhaite innover pour offrir des dépannages sur une plus longue durée, dit-elle. Le SAC va participer activement avec d’autres organismes  afin d’optimiser les expertises et services. » Elle a martelé le nouveau slogan «Récolter un jour pour donner chaque jour», phrase qui sera notamment reprises par les quelque 500 bénévoles lors de la Guignolée des paroisses du 27 novembre.

L’organisme en service alimentaire situé sur la rue Webb n’est pas le seul à vivre une augmentation des demandes. Moisson Sud-Ouest, le Café des 2 Pains et la Popote roulante ont aussi le garde-manger précaire. Plusieurs d’entre eux, aux prises avec un désengagement de l’État, ont cogné à la porte de la Ville. Une démarche a donc été enclenchée afin de s’inspirer de ce qui se fait ailleurs. Des discussions sont survenues pour assurer à une cohérence.

«On a fait deux voyages à Granby où on a regroupé les services essentiels,  alimentaires ou de bien comme des meubles, sous une direction générale unique pour offrir la totalité des services, a expliqué le maire Denis Lapointe. On va ébranler les colonnes du temple. Mais il y a une volonté que les gens puissent disposer des services à l’année. »

Guignolée des paroisses 2016

Le 27 novembre à partir de 13 h

Le Service alimentaire communautaire

5050 personnes desservies

2160 dépannages

338 nouveaux dossiers en 2015-2016

Les usagers du SAC se composent en majorité de personnes seules de 28 à 50 ans. On note une légère surpondération d’hommes à 60 %

Nombre d’années d’utilisation du service

Une année; 40 %

Deux ans: 25 %

Trois ans: 15 %

Plus de trois ans: 20 %

Constitution d’un dépannage alimentaire

Non-périssable : 27 %

Produits laitiers: 18 %

Boulangerie: 17 %

Repas préparés congelés: 17 %

Fruits et légumes frais: 13 %

Viande: 8 %

Le poids moyen d’un dépannage pour un adulte est d’environ 34 kg et d’une valeur estimé à 270 $

Le poids annuel des dépannages desservis est de 60 000 kg sans compter les paniers de Noël