Sans contrat de travail depuis le 7 mai 2015, les travailleurs de résidences privées pour personnes âgées ont manifesté vendredi matin. C’est avec fanion et trompette qu’ils ont réclamé de meilleures conditions de travail et un salaire décent.

«Ça fait un an qu’on est en négociation et on est à des milles de s’entendre», souligne la déléguée syndicale Sylvie Béluse rencontrée devant Les Cotonniers.

S’ils étaient une vingtaine à manifester à cet endroit vendredi matin, on retrouvait 4000 personnes de 50 résidences privées à se faire entendre partout au Québec. Ces employés sont tous membres du Syndicat québécois des employées et employés de service.

Au niveau salarial, on a fixé à 15 $/heure la rémunération souhaitée. «Pour faire le ménage, c’est 10,71 $ de l’heure, a expliqué Mme Béluse. Je ne la ferais pas la plonge [laver la vaisselle], pour 200 personnes à ce salaire-là. »

Cette dernière est préposée. Après 8 ans d’emploi, son salaire se situe à 13,01 $/heure. Et avec la Loi 90 sur le code des professions et autres dispositions légales dans le domaine de la santé, ses responsabilités sont accrues.

«On fait beaucoup de choses que les préposés ne font pas dans les hôpitaux, a-t-elle indiqué. On administre des médicaments comme de l’insuline. C’est grave. Si tu n’es pas formé pour ça, tu peux tuer quelqu’un. Il n’y a pas assez de suivi, ce n’est pas assez serré la Loi 90. »

Au Cotonnier, on compte un peu moins que 70 employés. En ce moment, il y aurait même une pénurie de personnel. Les gens qui le peuvent se relocalisent dans le système public. Le surtemps est donc une habitude pour les travailleurs des résidences privées.

«Les propriétaires font du profit sur le dos des aînés, ont clamé les employés. On aimerait de meilleurs salaires et plus de reconnaissance. »

Dans un communiqué, Richard Belhumeur, président du SQEES-FTQ indique que les votes de grève se prennent dans les résidences. «Les exécutifs préparent les services essentiels afin de tenir une grève légale au cours du mois de mai. »