Le maire de Rivière-Beaudette, Patrick Bousez, qualifie sa relation avec le Canadien National (CN) «d’exécrable». Alors que la traverse ferroviaire située sur la rue Principale est en piteux état, il peine à établir la communication avec l’entreprise ferroviaire pour l’informer des réparations.
La problématique n’est pas récente selon M. Bousez. Depuis qu’il est impliqué en politique municipale, soit plus de huit ans, il ne se passe pratiquement jamais un mois sans que l’administration municipale ne loge des appels auprès du CN.
«C’est pathétique, martèle le maire de Rivière-Beaudette. Nous sommes traités comme des citoyens de deuxième ordre. En plus de faire rire de nous, nous sommes desservis par la branche ontarienne (Brockville) donc, pas moyen d’avoir une communication en français. Pourtant, le CN possède une branche au Québec.»
Cette communication dans la langue de Shakespeare amène des difficultés à la municipalité. Comme l’explique M. Bousez, lorsque vient le temps de discuter de technicalités, la conversation se corse. «Je parle anglais, mais je suis loin d’être parfaitement bilingue. Lorsque vient le temps de parler avec un ingénieur sur certaines spécifications, c’est plus difficile. Je m’explique mal le fait que le CN ne soit pas capable de nous fournir un service en français.»
Route provinciale
Autre particularité de la situation: la traverse ferroviaire est située sur la route 325, donc sous juridiction du ministère des Transports. «Un ingénieur du CN nous a déjà dit que si l’on souhaitait améliorer la traverse, nous n’avions qu’à la paver nous-mêmes, informe Patrick Bousez. Toutefois, si nous procédons ainsi et qu’il arrive quelque chose, nous serons blâmés. C’est une zone grise. La voie ferrée est fédérale, elle traverse une route provinciale et ça occasionne un risque au municipal.»
La route 325 est le seul accès pour les municipalités situées au nord de Rivière-Beaudette pour rejoindre l’autoroute 20. Chaque jour, des centaines de poids lourds y circulent. «Lorsqu’un camion passe, les bois de la traverse montent à environ un pied du sol avec l’impact. C’est excessivement dangereux. Ça fait sept ans que nous envoyons des résolutions au CN, mais à part d’envoyer quelqu’un pour venir resserrer les planches chaque fois qu’on appelle, il n’y a rien qui se fait.»
En plus de craindre un accident, Patrick Bousez redoute ce qui pourrait arriver si un marcheur, un cycliste ou même un autre véhicule passait lorsqu’une planche de la voie ferrée sort de ses amarres.
«C’est dangereux. Je n’en reviens pas de la façon que le CN traite les municipalités. Je ne sais plus à qui m’adresser pour régler le dossier. On souhaite que la traverse soit sécuritaire et carrossable. Présentement, on dirait une route de Beyrouth et c’est sans compter le danger que la traverse représente», dit le maire Bousez, exaspéré.

