Des commerçants de la rue Ellice à Beauharnois font face aux travaux de réfection de l’une des artères principales de la ville. L’un d’eux craint l’impact sur sa nouvelle entreprise et d’autres notent une baisse de leur chiffre d’affaires.
Le Soleil s’est rendu sur la rue Ellice le 21 octobre. Les automobilistes circulent dans les deux directions. Le revêtement d’asphalte de la chaussée fait place à de la poussière de roche.
Devant Le Local du Barbier, il n’y a pas de machinerie, mais le système d’infrastructures temporaires est bel et bien visible. L’auteure de ces lignes a regardé plus d’une fois où elle posait les pieds afin de ne pas trébucher. L’entrepreneur Patrick Vigneault craint être touché par la première et la seconde phase des travaux. «[Ils] étaient censés s’arrêter à l’intersection de Sainte-Catherine. On se trouvait à être dans la deuxième phase des travaux. Mais là, on est dans la première phase parce qu’on a de la gravelle devant le commerce», dit-il.
Ouvert depuis six mois, Le Local du Barbier accueille ses clients sur rendez-vous. M. Vigneault se considère «chanceux». Les hommes franchissent la porte du barbier même s’ils sont contraints de marcher pour s’y rendre. «Ils vont venir chaque mois. Il y aura peut-être une petite baisse, mais notre clientèle est établie», se réjouit l’entrepreneur. Parce que la rue Ellice «n’est plus piétonnière», Patrick Vigneault envisage de «dire adieu» aux passants arrêtant chez lui pour une coupe de cheveux, sans rendez-vous.
Le réaménagement de la rue «vient avec le malaise des travaux». M. Vigneault en est conscient. Il espère que l’échéancier sera respecté. Pour augmenter la visibilité de son entreprise, le barbier compte accentuer sa présence sur les réseaux sociaux et au cours d’événements régionaux.
40 % à 50 % moins de revenus
Le propriétaire de Liquidation Beauharnois Marco Émond observe une baisse de son chiffre d’affaires de 40 % à 50 % depuis que le revêtement d’asphalte a été retiré sur la rue Ellice, quelques jours avant le passage du journal. «Le jeudi, c’est ma grosse journée. Je vends entre 8000 $ et 12 000 $. Jeudi passé [16 octobre], on a vendu 1500 $», se désole M. Émond.

L’entrepreneur met tous les efforts pour faciliter le déplacement de sa clientèle vers son commerce d’alimentation. Il a vu à l’aménagement d’un stationnement à l’arrière de son entreprise, dit-il, puis à l’excavation de la rue. Il parle d’un investissement de «plusieurs milliers de dollars». «Ça fait une semaine qu’on n’a plus le droit de stationner dans la rue. Je suis un commerce d’alimentation. Ça devient difficile pour la livraison», mentionne-t-il.
Marco Émond a entamé des démarches en vue d’un déménagement. Mais, tout cela a un coût. «Je suis en questionnement», confie-t-il.
Au cœur du chantier
Boutique Courajeux se situe au cœur du chantier depuis le 15 octobre. «Si tout va bien, ils devraient être encore là une semaine et demie, deux semaines et remonter graduellement vers Saint-Louis», indique l’entrepreneur Mathieu Auger.
Le propriétaire parle également d’une diminution de ses ventes. «Ce n’est pas la fin du monde», précise-t-il en ajoutant ne pas vouloir dévoiler le montant de la perte. Les demandes relatives à l’ouverture du commerce durant les travaux sont plus nombreuses, admet-il. M. Auger informe sa clientèle de l’accès à l’entreprise sur les réseaux sociaux et son site web, entre autres. «Si les gens veulent nous encourager, la meilleure façon c’est de dire [dans leur réseau] qu’on est ouverts», suggère-t-il. L’inflation constitue un facteur supplémentaire à la croissance de Boutique Courajeux. Mathieu Auger demeure toutefois optimiste. «On a juste hâte de voir, quand le temps des Fêtes arrivera, où en seront les travaux. Plus ils seront éloignés du magasin, plus ça sera facile pour les gens de venir nous voir», conclut l’entrepreneur.


