Le Collège de Valleyfield a vécu un épisode assez particulier vendredi dernier lors d’une vaste opération policière déployée à l’égard d’un individu à l’allure louche.

Heureusement, tout s’est terminée sans qu’il n’y ait de victimes, ni même de blessés, seulement l’arrestation d’un suspect qui serait à l’origine de cet appel au 9-1-1 laissant croire à la présence d’un individu armé dans l’établissement.  

Maintenant que l’on sait que toute cette alerte n’était finalement que le résultat d’une mauvaise blague, certains se demandent si tout ce déploiement était vraiment nécessaire, si tout a été mené selon les règles de l’art, si l’information qui en a émané était adéquate.

Car, même si cet événement n’a finalement donné lieu à aucun drame, le sérieux de l’opération a néanmoins causé une onde de choc au sein de la population collégiale. Voir apparaître des policiers armés, se voir forcé d’évacuer sur un ton qui ne laisse place à aucune discussion, se voir confiné dans un local durant plus de quatre heures dans certains cas, tout en ayant accès à toutes sortes d’informations sur les réseaux sociaux, vérifiées ou non, voilà les ingrédients susceptibles d’affecter les gens qui se trouvaient à l’intérieur de l’établissement.

Depuis les événements tragiques survenus à l’École Polytechnique et au Collège Dawson, les forces de l’ordre ont appris à réagir promptement dans ce genre de situation. Des protocoles d’intervention comme le «plan de réponse aux établissements sécuritaires» sont appliqués dès qu’une situation potentiellement dangereuse leur est signalée. Y a-t-il des chances à prendre lorsqu’il s’agit de la sécurité de centaines, voire de milliers de personnes ? Que serait-il arrivé si l’individu en question avait réellement été armé et prêt à tirer ?

Ce genre d’événements est toujours possible puisqu’il s’est déjà produit au Collège le 8 mars 1990. Cette journée-là, Journée internationale de la femme, un individu de 40 ans armé d’un revolver avait semé la terreur dans une classe de bureautique en menaçant d’abattre une étudiante. Heureusement, le sang-froid de l’enseignante, Johanne Soucy, avait permis de calmer le forcené et de désamorcer la situation.

Cela fait maintenant plus de 25 ans et il n’y a avait pas de médias sociaux à l’époque.