Luc et Patrick portent toujours des cicatrices de l’intimidation dont ils ont été victimes. Désormais adultes établis, ils veulent combattre ces situations qui affectent bon nombre de personnes. Ils ont mis sur pied l’Unité de soutien contre l’intimidation, un service d’accompagnement entre les victimes et les intervenants professionnels.
«J’ai longtemps subi de l’intimidation, à l’école, puis au travail, explique Luc Tanguay. J’ai fait trois dépressions majeures et ça te suit pendant longtemps. Le mot ou la phrase qu’on peut dire à quelqu’un peut changer une vie. »
Assez qu’il avait écrit une chanson pour Marie-Chantal Toupin qui a été enregistrée sur l’album «Premier baiser».
«Au mois de mai je me suis réveillé et je me suis dit, ça va faire!, mentionne-t-il. J’ai eu une idée et j’en ai parlé à un ami. »
Son ami, Patrick Leduc a tout de suite embarqué dans le projet de l’USCI. Ce dernier a aussi fait les frais d’intimidation. Il s’est fait une carapace au fil des ans, mais les marques demeurent.
Leur idée est de donner une voie de direction aux victimes. Les membres de l’USCI n’ont pas la capacité de procéder à une intervention. Ils veulent simplement écouter les gens et les diriger vers les services professionnels adéquats. «Souvent quand tu dénonces des situations, ça n’arrête pas là, soutiennent-ils. Sur le terrain, il n’y a rien entre les victimes et les intervenants. Nous on souhaite faire de l’accompagnement, d’aider les gens à se prendre en main et qu’ils reçoivent de l’aide. »
Parce que, comme ils disent : «l’intimidation n’est pas un choix. » Le site Internet et la page Facebook sont deux façons pour contacter de façon confidentielle les membres de l’USCI. «Si on est capable de sauver, ne serait-ce qu’une personne, on va démontrer notre raison d’être là», estime M. Leduc.
Une ressource supplémentaire
L’USCI veut être une oreille pour les victimes. Que ce soit avec un échange via Facebook ou lors d’une rencontre de vives voix. Des rencontres avec, selon le cas, le parent ou un délégué syndical, pour trouver des pistes de solutions. «On a déjà un cas où une personne vivait de l’intimidation à son travail, affirment-ils. Il a partagé notre page Facebook et son syndicat s’est occupé de la situation. »
La première unité citoyenne dédiée à l’accompagnement est en train d’établir ses bases dans la communauté. Des approches ont été faites auprès d’organismes afin de la soutenir.
Et afin d’être visible, des vestes ont été créées à leur effigie. Le logo formé d’un bouclier blanc avec des poings rouges et blancs est hautement symbolique. «La veste se veut l’imitation du gilet pare-balles, avoue Luc Tanguay. Quand je la porte, on ne m’atteint plus. »
Souper-spectacle avec Mario Tessier
Cet automne, l’USCI a tenu un premier événement avec un spectacle de Marie-Ève Fournier. Le 8 décembre, un autre événement leur permettra de se faire connaître davantage. Mario Tessier viendra en formule souper-spectacle au Bar Luxembourg. «Je lui ai écrit et 10 minutes après, il me rappelait, résume M. Leduc. Je lui ai expliqué notre motif et la cause lui tenait à cœur. Ça s’est «booké» en 30 minutes. » L’humoriste va proposer un spectacle qui comprendra du nouveau matériel. La soirée va débuter à 18 h avec le repas méchoui. Les billets sont disponibles au Luxembourg, au www.usci.ca ou auprès de Patrick Leduc et Luc Tanguay. D’autres personnalités des milieux politiques et sportifs pourraient participer à la soirée.
