Une étude confirme l’augmentation du camionnage à Valleyfield

Les augmentations annuelles des tarifs au poste de péage sur le pont Serge-Marcil inciteraient bon nombre de camionneurs à éviter ce tronçon de l’autoroute 30. Ces derniers préfèreraient circuler à Valleyfield comme en fait foi la hausse significative du nombre de camions sur le boulevard Mgr.-Langlois dans une étude réalisée par le ministère des Transports du Québec dont La Presse a obtenu copie.

Rien de bien surprenant dans ce constat qui démontre une hausse de circulation de gros camions de 60 %. «Les statistiques démontrent ce qu’on attendait, a résumé le maire Denis Lapointe. Les chiffres hypothétiques ont parlé. »

Le député péquiste Guy Leclair a parlé d’un temps fou pour obtenir une confirmation chiffrée d’une situation connue. Il a déjà soumis quatre propositions au ministère (voir plus bas) et soutient donc que la balle est dans le camp du gouvernement.

«La population peut donc s’attendre, et je m’attends personnellement, à une action rapide dans ce dossier et ce, le plus tôt possible, a-t-il laissé savoir par voie de communiqué. Nous avons assez tourné autour du pot, il est maintenant l’heure de passer à l’action. »

En contrepartie, la circulation automobile a chuté d’environ 20 %. Elle se situe à environ 30 000 véhicules par jour sur la route 201.

Geste de protestation

Depuis son ouverture en décembre 2012, les camionneurs ont vu le péage par essieu être majoré de 60 % pour atteindre 1,85 $. Dans certains cas, un aller-retour peut donc être évalué à 22 $.

Marc Cadieux de l’Association du camionnage du Québec considère comme un geste de protestation le fait de relier les autoroutes 20 et la 30 en empruntant un boulevard urbain. Le président directeur-général dit avoir dénoncé les hausses au ministère. Ce dernier lui aurait répondu être lié par contrat avec le partenaire privé. Contrat qui comprend une grille tarifaire selon l’affluence.

Pour M. Cadieux, il est donc difficile de vanter les vertus de l’autoroute 30. Malgré que les arrêts soient moins fréquents, que le stress est diminué et que les coûts de carburant et d’entretien soient plus bas, n’en demeure qu’un aller-retour par jour pendant un mois représente un peu plus que 400 $ dans la poche du camionneur.

Germain Courval, directeur chez Transport en vrac Beauharnois-Salaberry inc a indiqué que ses camionneurs étaient peu concerné puisque la majorité de ses routes s’effectuaient entre Châteauguay et la frontière américaine. Cependant, lorsqu’ils sont embauchés par une compagnie comme Roxboro, cette dernière dispense les frais de péage pour atteindre LaSalle. «Roxboro trouve que ça vaut la peine», dit-il.

Ce ne serait pas l’avis de tous, M. Courval mentionne qu’il y a un peu plus d’un an, plusieurs flottes avaient révélé vouloir favoriser l’autoroute 30. «Ça n’a duré que 2-3 mois», souligne-t-il.

La compagnie Andy Transport, est installée à Valleyfield depuis 2011. Avec la mise en place de l’autoroute 30, ce choix était stratégique. «Tous nos camions qui font de la circulation locale sont munis d’un transpondeur, a révélé Andreea Crisan, directrice générale de la compagnie. Les augmentations du péage sont considérables. C’est sûr que ça affecte le prix du transport. »