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59 % des Canadiens ne croient pas à la fin des véhicules à essence en 2035

le vendredi 04 octobre 2024
Modifié à
Par Benoit Charette

Un récent sondage réalisé par la firme Léger a révélé que 59 % des Canadiens s'opposent à la législation fédérale exigeant que tous les véhicules légers vendus d'ici 2035 soient des véhicules à zéro émission (VZE). Ce mandat, introduit sous la norme de disponibilité des véhicules électriques, impose que les VZE représentent un pourcentage croissant des ventes chaque année, commençant à 20 % en 2026 et atteignant 100 % en 2035. En pratique, cette loi interdit la vente de véhicules à moteur à combustion interne après 2035.

Un rejet massif parmi les Canadiens

Selon Franco Terrazzano, directeur fédéral de la Fédération canadienne des contribuables (FCC), « Les résultats du sondage sont clairs : les Canadiens ne veulent pas que le gouvernement interdise les véhicules à essence et diesel. » La FCC, qui a commandé le sondage, met en avant que les Canadiens souhaitent conserver l'option d'acheter des véhicules familiaux à essence ou des camions de travail au diesel. Pour Terrazzano, ce mandat entraînera des coûts faramineux pour les contribuables.

Voici un aperçu des résultats du sondage Léger :

  • 59 % des Canadiens s'opposent à l'interdiction,
  • 29 % la soutiennent,
  • 12 % sont indécis.

Une fracture générationnelle et géographique

L'opposition au mandat est particulièrement marquée chez les Canadiens âgés de 35 ans et plus, avec un taux de désapprobation de 63 %. Dans l’Ouest canadien, où les ventes de camions dominent, cette opposition monte à 66 %, et atteint même 72 % parmi les résidents des zones rurales. Ces derniers sont notamment préoccupés par l'infrastructure de recharge limitée et l'angoisse liée à l'autonomie des véhicules électriques.

En revanche, le soutien au mandat est plus élevé chez les jeunes de 18 à 34 ans et les résidents urbains, avec 37 % d'approbation dans ces groupes.

Les Canadiens hésitent face aux véhicules électriques

Ce sondage Léger fait suite à une étude publiée en mai par J.D. Power Canada, qui montre que l'intérêt pour les véhicules électriques (VE) est en déclin au Canada. Seulement un peu plus d'un quart des acheteurs potentiels de véhicules envisageraient un VE pour leur prochain achat. Parmi eux, 10,9 % se disent « très susceptibles » d'envisager un VE, tandis que 17,6 % sont « quelque peu susceptibles » de le faire. Cependant, une majorité de 52 % se disent « très peu susceptibles » d'envisager un VE, citant des inquiétudes concernant l'autonomie, l'infrastructure de recharge limitée et le coût des VE.

Des conséquences financières pour les constructeurs

Avec cette législation, les constructeurs automobiles devront atteindre des objectifs de ventes de VZE, sous peine de sanctions financières dont le coût reste à déterminer. Les constructeurs qui dépassent leurs objectifs pourront accumuler des crédits échangeables. Ceux qui n'atteignent pas leurs objectifs devront compenser ce déficit dans un délai de trois ans, ou acheter des crédits auprès d'autres constructeurs. Une autre option est d'investir dans l'infrastructure de recharge, chaque tranche de 20 000 $ investis donnant droit à un crédit.

Des coûts pour les consommateurs ?

Franco Terrazzano tire la sonnette d'alarme quant aux répercussions financières de cette politique. Selon lui, « Le premier ministre Justin Trudeau va à fond avec son interdiction des véhicules à essence et diesel sans parler des coûts énormes que cela imposera aux contribuables. Les Canadiens ont toutes les raisons de s’inquiéter de l'augmentation de leurs factures de taxes et d'électricité pour financer les subventions, les bornes de recharge, les centrales électriques et les lignes de transmission nécessaires à cette interdiction. »

Le sondage Léger, réalisé en ligne du 20 au 22 septembre 2024, a interrogé 1 612 Canadiens de 18 ans et plus. La marge d'erreur est de ± 2,4 %, 19 fois sur 20.

Avec des renseignements d’Automotive News Canada

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