Alcool et cannabis: les filles consomment plus que les gars au secondaire

Des données tirées de l'Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire (EQSJS), réalisée par l'Institut de la statistique du Québec en 2022-2023 révèlent que les filles sont proportionnellement plus nombreuses que les gars à consommer de l’alcool à tous les niveaux du secondaire; même chose pour le cannabis.

Ces données concernent les élèves de la 1ère à la 5e année du secondaire fréquentant des écoles de la Montérégie.

Bien que la consommation d'alcool ait diminué chez les jeunes du secondaire comparativement à l'étude précédente (2016-2017), les chiffres plus récents démontrent que 52% des filles consomment de l'alcool comparativement à 41% des garçons. En 5e secondaire, cette proportion s'établit à 82% vs 72 %.

Certains comportements considérés comme de la consommation «à risques», comme par exemple une consommation excessive d'alcool (5 consommations en une même occasion) est observée chez 33% des filles comparativement à 26% chez les gars.

(Photo Unsplash)

Pour ce qui est du cannabis, la consommation de cannabis est en baisse chez les garçons seulement. Pour la première fois en 2022-2023, plus de filles  en proportion consomment du cannabis (20 % c. 15 %). Au 2e cycle du secondaire, 31 % de filles comparativement à 23 % des garçons en consomment.

Ces données imposent un constat à la Direction de santé publique de la Montérégie. Bien que la baisse de consommation d'alcool et de cannabis chez les garçons est une bonne nouvelle, le portrait chez les filles est cependant plus préoccupant.

Temps d'écran et santé mentale

L’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire (EQSJS), qui a mobilisé plus d’une centaine d’intervenants des milieux scolaire, communautaire et de la santé, présente également les plus récentes données sur l’utilisation des écrans et la santé mentale des jeunes en Montérégie. 

En 2022-2023, environ 26 % des jeunes du secondaire passaient davantage de temps devant un écran pour les loisirs et les communications (4 heures et plus par jour), que pour les activités scolaires (près de 22 %). Bien que cela puisse être un moyen efficace d'interagir et d'apprendre, il est important de maintenir un équilibre, estime-t-on. 

«Passer 4 heures et plus par jour devant un écran est associé à un faible niveau d’activité physique et à une moins bonne santé mentale, ce qui souligne la nécessité de promouvoir un usage plus équilibré des écrans», souligne la DSP.

L'Enquête révèle d'ailleurs que l'état mental des jeunes du secondaire en Montérégie a évolué ces dernières années, se détériorant de façon plus marquée chez les filles. 

La proportion de jeunes ayant une santé mentale positive a diminué entre 2016-2017 et 2022-2023, passant de 49 % à 36 %. En 2022-2023, moins de trois filles sur dix ont une santé mentale positive, comparativement à 44 % des garçons. Aussi, le niveau de détresse psychologique élevé a doublé, touchant 42 % des jeunes en 2022-2023, avec une hausse notable chez les filles.

Hausse de l'anxiété

D'ailleurs, l'anxiété généralisée ou l'écoanxiété, c’est-à-dire de l’inquiétude et le sentiment d’impuissance occasionnés par les menaces environnementales, occupe une proportion importante chez les jeunes. L’anxiété touche davantage les filles que les garçons. Un quart des jeunes a reçu un diagnostic médical pour des troubles mentaux, avec une hausse chez les filles tant pour l’anxiété, la dépression et les troubles des conduites alimentaires.