Âgé de 97 ans, Laurent Deschamps est véritablement un phénomène de la nature. Solide comme le roc, le résidant de Saint-Stanislas-de-Kostka détient toujours son permis de conduire, il n’a jamais porté de lunettes et sa santé inébranlable l’a tenu loin de tout usage de médicaments.
Le nonagénaire, qui a consacré sa vie à l’élevage des chevaux, attribue sa longévité à un amour indéfectible pour la race chevaline. «C’est ce qui me permet de rester actif», affirme M. Deschamps, qui conduit toujours son camion de type «pick-up». Plusieurs fois par semaine, il se rend au ranch de son ami Maurice Daoust sur le territoire de la municipalité des Cèdres pour aller s’occuper de sa pouliche de trois ans et demi, Beauty.
Lors de l’entrevue accordée au «Journal Saint-François», M. Deschamps a montré fièrement son permis de conduire qui a récemment été renouvelé et sur lequel apparaît sa date de naissance: le 15 novembre 1918. Autonome et très lucide, il habite un logement propriété de son ami de 90 ans, Marcel Viau, dans le secteur Baie-des-Brises.
L’attachement pour les chevaux s’est manifesté à bas âge sur la terre paternelle du chemin de la Rivière à Saint-Stanislas-de-Kostka. «On avait des vaches, du blé d’Inde et des chevaux. A l’époque, il n’y avait pas de tracteur. On travaillait avec les chevaux», évoque le sympathique monsieur.
Parmi les quelque centaines de chevaux que M. Deschamps a dressés, plusieurs ont foulé la piste de l’hippodrome Blue Bonnets à Montréal. «J’ai fait des courses sous harnais avec sulky pendant 35 ans. Mon cheval favori était « Armadillo » avec lequel j’ai gagné. Il était très rapide.»
Laurent Deschamps a acheté et revendu des chevaux à des éleveurs venant d’aussi loin que le Texas. De plus, il a été le premier à organiser des courses de poneys et des compétitions de rodéo sur la terre familiale. «On attirait de 500 à 600 personnes», relate-t-il.
M. Deschamps ne monte plus à cheval depuis quelques années et il a vendu ses derniers chevaux à des membres de la communauté Amish. Il tenait quand même à garder une pouliche en pension à la fermette de son copain de longue date, Maurice Daoust.
«Je vais la nourrir avec des carottes. Les chevaux font partie de ma vie», a exprimé M. Deschamps, qui ne rate jamais une édition du Festival équestre devenu le Rodéo International Valleyfield. Dimanche, avec l’aide de quelques amis, le patriarche est monté sur un taureau de quelque 3000 livres qui était en démonstration pour le public. «Il n’y a rien pour l’arrêter», de lancer son fidèle compagnon, Maurice Daoust.
