Cégep de Valleyfield : apprendre à vivre un esprit sain dans un corps sain
À l’initiative de deux enseignantes du Cégep de Valleyfield, 25 étudiants expérimentent à la session d’automne une nouvelle formation qui sort des sentiers battus en cumulant à la fois un cours d’éducation physique et un de philosophie. Un combo pour le moins inusité.
Toutes deux adeptes d’activité physique, Angèle Michaud et Julie Roussil enseignent respectivement ces deux matières au cégep campivallensien.
«On est souvent restreintes à nos façons de faire habituelles, note Julie Roussil. Mais il y a moyen de sortir de nos sentiers battus, même dans une matière traditionnelle comme la philo», dit-elle en entrevue. Une sortie qui a d’ailleurs pu compter sur un appui fort apprécié de la part de la Direction des études.
Angèle Michaud et Julie Roussil ont combiné leur expertise dans une nouvelle proposition de cours qui sort des sentiers battus. (Photo Journal Saint-François – Mario Pitre)
Contrairement à ce qu’on pourrait penser à première vue, plusieurs éléments se rejoignent dans ces deux disciplines, a-t-on pu constater.
«Tout ce qui touche à l’éthique ressort beaucoup», note Angèle Michaud. D’ailleurs le projet est mené dans le cadre du cours de Philo 3 éthique et politique que Julie Roussil a modifié en conséquence. Les étudiants qui complètent obtiennent deux crédits de cours.
Des notions comme l’environnement, notre rapport aux animaux, à la nature, à la technologie ou encore à la performance et l’aspect psychologique de certains sports sont abordés en fonction des contextes d’apprentissage proposés.
Un horaire différent
Le nouveau cours de philo-éduc fait abstraction de l’horaire de cours habituel pour les 25 étudiants qui composent le groupe. Ceux-ci sont condensés dans des blocs de 5 heures/semaine et en dehors des salles de classe.
Le groupe s’est notamment transporté au Parc des Îles de Saint-Timothée pour explorer la pratique du kayak ou au Mont Rigaud pour la randonnée pédestre. Les étudiants s’y rendent par covoiturage et traînent avec eux chaises de camping, crème solaire, bouteilles d’eau et tablettes pour prendre des notes de cours; de vraies tablettes et non des tablettes électroniques.
« On sent qu’ils apprécient beaucoup le concept et sont mieux prédisposés à l’apprentissage », observe Angèle Michaud.
« Quand on est allé à Rigaud on s’est installés dans une clairière au sommet de la montagne pour un travail d’équipe et je n’avais jamais retrouvé une telle ambiance dans mes cours de toute ma carrière. Il y a quelque chose de très zen », poursuit Julie Roussil.
Le groupe s’est notamment déplacé au Mont-Rigaud pour explorer des notions de philosophie dans un contexte différent de celui de la classe habituelle. (Photo gracieuseté)
Jusqu’à présent, le groupe a pu bénéficier d’une météo plutôt clémente pour ses sorties. Mais Angèle Michaud espère néanmoins pouvoir offrir le cours dans des conditions différentes.
« J’espère vraiment qu’à notre prochaine sortie on va avoir de la pluie, de la grosse pluie. Y’a rien de mieux que des conditions imparfaites pour confronter les étudiants et mettre à l’épreuve leurs capacités d’adaptation », croit-elle.
La session se terminera au début de novembre à l’occasion d’un week-end intensif de quatre jours au Parc régional de la Montagne du diable, dans la région de Mont-Laurier.
L’expérience de cette nouvelle formation pourra éventuellement être reprise et adaptée en fonction de chaque saison. Qui sait si le concept ne pourrait pas se transposer à la sauce histoire-éducation physique ou mathématiques-éduc ?
Une sortie en kayak sur la rivière Saint-Charles a également permis de confronter les étudiants à divers niveaux. (Photo gracieuseté)