Armand Vaillancourt, un artiste rebelle mais inspirant
Lorsque l'on rencontre Armand Vaillancourt, on remarque tout de suite qu'il est un artiste rebelle mais très inspirant avec sa longue chevelure blanche. Droit comme un chêne à 85 ans (bientôt 86), il ne pouvait être un meilleur choix pour agir à titre de porte-parole du 12e Festival des arts de Salaberry-de-Valleyfield.
L'événement aura lieu les samedi et dimanche 1er et 2 août sous un chapiteau érigé dans le stationnement du parc Delpha-Sauvé.
Armand Vaillancourt sera présent durant tout le week-end pour rencontrer les artistes et échanger avec les visiteurs. Le dimanche, il prendra part à un déjeuner-causerie avec les artistes à l'édifice Jean-H. Besner du parc Sauvé.
«À 85 ans, je ne me sens pas vieux. Je travaille tellement et je ne suis jamais fatigué. J'aime être près des gens, je n'essaie pas d'être plus intelligent. J'adore également travailler avec les jeunes et les aider, c'est comme une récréation pour moi. Depuis 1955, j'ai calculé que j'ai œuvré avec plus de 160 000 jeunes», affirme le sculpteur-peintre lors d'une entrevue accordée au JOURNAL.
L'artiste de réputation internationale connaît bien la région du Suroît. D'ailleurs, ce n'est pas la première fois qu'il est associé au Festival des arts de Valleyfield puisqu'en 2003 et 2004, il en était le président d'honneur. Puis, dans les années 70 et 80, il a habité le petit pouvoir des Cèdres pendant 12 ans.
Engagement social
Originaire de Black Lake, dans la région de Chaudière-Appalaches, Armand Vaillancourt est le 16e d'une famille de 17 enfants. En 1951, il quitte la ferme familiale pour étudier à l'école des Beaux-Arts de Montréal. C'est à ce moment que débute sa prolifique carrière ainsi que son engagement social et politique.
«Je suis un homme de causes. L'importance de la cause ouvrière et l'environnement me touche. J'ai eu une belle vie. Parfois dure, parfois forte. J'ai subi de l'injustice mais je n'ai jamais rien demandé à personne», confie l'artiste de renommée internationale.
M. Vaillancourt se fait connaître en 1953 lorsqu'il décide de sculpter un arbre sur la rue Durocher à Montréal, un orme qui devait être abattu. Arrêté par les forces de l'ordre, il a convaincu les autorités et les propriétaires de l'arbre de le laisser travailler en pleine rue pendant plus d'un an. C'est la première d'une série de performances qu'il exécutera en public.
Homme de convictions, il cherche à brasser les gens et les idées tout au long de sa carrière. Il forme la première association en arts visuels et prête son nom à une multitude de causes qui lui tiennent à cœur.
Au fil des dernières années, son engagement social lui a permis de dénoncer l'exploitation des gaz de schiste, des sables bitumineux, des contrats de forage dans le golfe du Saint-Laurent, à l'Île d'Anticosti et aux Îles de la Madeleine.
Questionné sur ce qu'il considère comme sa plus belle œuvre en carrière ou celle qui lui a procuré la meilleure satisfaction, Armand Vaillancourt n'a pas voulu répondre de façon précise. «C'est comme si vous me demandiez lequel de mes enfants j'aime le plus», a-t-il rétorqué.
D'ailleurs, Armand Vaillancourt est père de sept enfants, six filles et un garçon, âgés entre 23 et 58 ans. Tout comme son père, le cadet de la famille est un artiste engagé et poète.
Si l'on se fie à certains historiens et spécialistes des arts, Armand Vaillancourt s'avère l'un des plus importants artistes de la deuxième moitié du 20e siècle. Son œuvre magistrale lui a permis de remporter plusieurs prix au Québec, au Canada et aux États-Unis.