Actualités

Des ateliers culinaires populaires au Centre d’éducation aux adultes Nouvel-Envol

Il y a 6 heures
Modifié à 14 h 25 min le 22 avril 2025
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Des odeurs qui éveillent l’appétit sortaient de la cuisine de Nathalie Dupont au Centre d’éducation aux adultes du Nouvel-Envol le 15 avril. Le taux d’absentéisme est inexistant parmi ses élèves. Ils sont inscrits de façon volontaire et intéressée à ses ateliers culinaires. Une façon savoureuse de nourrir les connaissances alimentaires.

Lors du passage du Saint-François, les étudiants venaient de décortiquer et cuisiner du crabe. «Ça coûte moins cher en ce moment que de la viande hachée, explique la cheffe et enseignante des ateliers, Nathalie Dupont. Les élèves l’associent, tout comme les fruits de mer, à du luxe.»

Un luxe abordable si l’on compare le festin cuisiné au prix d’un trio dans une chaîne de restauration rapide.  
«Quand tu mets les efforts et que tu vois les résultats à la fin, c’est plaisant, de dire l’un des étudiants. Tu as moins faim qu’après avoir mangé la junk qui ne t’a pas nourri.»

Partager le patrimoine culinaire

Avant de se mettre du crabe sous la dent, les étudiants ont appris les bases en cuisine. Ils ont manipulé les différents ustensiles ou utilisé les appareils électroménagers. Les étudiants ont également appris les propriétés d’un aliment. Si la voiture a besoin d’essence pour avancer, le corps humain nécessite des nutriments pour fonctionner. 

«Le cours a comme objectif de faire de futurs adultes qui mangent sainement, résume l’enseignante. On part vraiment du début. Certains ne savaient pas ce qu’était une protéine.»

Les étudiants qui complètent leur diplôme du secondaire développent donc leurs intérêts pour la cuisine.

Nathalie Dupont a hérité du patrimoine culinaire de ses parents, un partage des connaissances qui disparaît peu à peu.

«Je veux me perfectionner et avancer le plus possible, dit intéressée Lydia qui poursuivra sa formation à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ). J’ai développé des connaissances que j’amène à la maison. Je mange mieux et j’ai plus de motivation.»

Manger local et de saison

Une mesure gouvernementale octroie 10 000$ pour le cours. Une collaboration étroite avec Moisson Sud-Ouest et différents partenaires permet d’ajouter au budget pour défrayer les coûts du panier d’épicerie.

Le prix des aliments demeure un enjeu préoccupant pour tous. Nathalie Dupont est d’avis qu’il ne faut pas nécessairement suivre une recette de A à Z parce que la quantité d’ingrédients peut provoquer du découragement.

«Le but est de développer leur autonomie alimentaire, poursuit Mme Dupont. Le tout en réduisant le gaspillage. On apprend donc à surveiller les spéciaux et acheter les aliments de saison. Parce qu’on le sait, les jeunes, la dernière affaire qu’ils se payent, c’est de l’épicerie. Mais on sensibilise les étudiants au fait qu’il est possible de se nourrir pour moins cher. »

Les ateliers culinaires enseignés par Nathalie Dupont au Centre de formation pour adultes Nouvel-Envol sont fort populaires. Le taux d'absentéisme est inexistant. (Photo Journal Saint-François : Eric Tremblay)

L’idée du partage

Les étudiants participent à des activités collectives. Qui permettent notamment de faire un déjeuner nutritif offert à l’ensemble de l’école. Des repas ou des surplus de nourriture sont distribués au besoin dans la communauté étudiante.

À l’image du patrimoine culinaire qui ne se transmet plus, le partage dans la cuisine est aussi un aspect qui tend à disparaître. Dans la cuisine de Nathalie, un esprit de famille mijote depuis le début de l’année, au grand plaisir de l’enseignante.

«Ça m’anime de voir ces jeunes se débrouiller tout seul, confie-t-elle. À la fin de l’année, on a vraiment un esprit de famille ici. Cuisiner est une activité, pas une tâche. Si je peux en rattraper quelques-uns et qu’ils transmettent à leur tour leurs connaissances à leurs enfants.»

Nathalie Dupont est heureuse de contribuer au partage du patrimoine culinaire avec de jeunes adultes qui ont faim d'apprendre. (Photo Journal Saint-François : Eric Tremblay)