Blessé par l’éclipse en 1994, il met en garde les citoyens
Chez l’optométriste, on lui a installé un bandage sur les yeux qu’il a dû garder pendant une dizaine de jours.(Photo gracieuseté)
Le résident de l'arr. de Saint-Hubert Jean-François Dionne se rappelle très bien l’éclipse partielle en 1994. N’ayant pas écouté les directives pour la regarder de façon sécuritaire, il a perdu la vue pendant une dizaine de jours et en garde des séquelles aujourd’hui. Il souhaite sensibiliser la population à écouter les consignes pour l’éclipse de ce 8 avril.
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«J’ai fait tout ce qu’on nous disait de ne pas faire : je l’ai regardé à l’œil et aussi avec un casque de soudure. Je ne croyais pas que c’était dangereux», raconte-t-il en entrevue à Gravité média, à quelques heures de l’éclipse 2024.
Âgé alors de 15 ans, il fréquentait l’école Monseigneur-A.-M.-Parent dans l’arr. de Saint-Hubert. C’est à son retour en classe qu’il a réalisé que quelque clochait. «Environ 10, 15 minutes après, je ne voyais plus rien. J’ai demandé à l’enseignante si elle avait fermé les lumières», se rappelle-t-il. Après avoir su qu’il avait regardé l’éclipse et qu’il était sérieux au sujet de ses problèmes de vision, le personnel de l’école l’a envoyé consulter des professionnels de la vue.
Chez l’optométriste, on lui a installé un bandage sur les yeux qu’il a dû garder pendant une dizaine de jours. Son père devait lui mettre de la crème sur les yeux. «Je me rappelle que c’était frustrant parce que je ne pouvais pas regarder les matchs du Canadiens de Montréal, confie-t-il. On avait une maison à trois étages et je devais monter les escaliers à quatre pattes comme le chien!»
Il a retrouvé la vue après son traitement, mais il en garde toujours des séquelles 30 ans plus tard. Il doit porter des lunettes et a une sensibilité aux contrastes noirs et blancs. Il ne pourrait pas se faire opérer pour retrouver une meilleure vision puisque sa rétine a été brûlée, explique-t-il.
«Je veux sensibiliser les gens, faites pas de niaiseries. C’est vrai que c’est dangereux pour les yeux», exprime M. Dionne.
Cet après-midi, il ne regardera pas directement l’éclipse solaire. « Je vais l’écouter à la télé. Je me suis arrangé pour que mes rendez-vous soient avant ou après l’éclipse», conclut-il.