SANTÉ. Depuis qu’elle a découvert le cannabis médical pour atténuer les effets de la maladie qui l’afflige depuis plus de 45 ans, Lyne Asselin s’est donné une nouvelle mission: aider les gens dans leurs démarches pour obtenir une autorisation auprès de Santé Canada.
La Campivallensienne âgée de 57 ans a créé une entreprise, «L’Antidote», qui agit comme intermédiaire entre le patient, le médecin et l’appareil gouvernemental pour que le demandeur se procure légalement une prescription auprès d’un producteur autorisé. Affiliée à la compagnie montréalaise «Consult and Grow» depuis octobre dernier, Mme Asselin détient un mandat d’une durée de 52 semaines pour accompagner les patients dans leur parcours.
Depuis l’âge de 12 ans, Lyne Asselin est atteinte de dystonie cervicale qui s’apparente à la maladie de Parkinson. Victime d’une chute qui l’a blessée au coccyx lors d’une glissade hivernale en «Crazy Carpet», elle doit composer avec des tremblements causés par des contractions involontaires des muscles du cou et des épaules.
En 2001, lors d’une entrevue accordée au «Journal Saint-François», Lyne Asselin avait parlé de l’utilisation du «Botox» en tant que remède trouvé pour contrer cette maladie dégénérative. Une quinzaine d’années plus tard, la quinquagénaire vante les bienfaits du cannabis médical, plus particulièrement le cannabidiol mieux connu sous l’appellation de CBD.
«L’huile de CBD fait des miracles pour ma condition. C’est un équilibre d’énergie qui contribue à me donner une meilleure qualité de vie. Depuis que j’en consomme (2 à 3 fois par jour), j’arrive à compléter mes journées. Une vraie bénédiction…», affirme-t-elle à propos de ce cannabinoïde présent dans le cannabis.

Selon Lyne Asselin, l’usage de l’huile de CBD gagne à être connu auprès des personnes affectées par la fibromyalgie, la dépression, l’épilepsie et les douleurs chroniques, entre autres. A titre d’exemple, des antidouleurs prescrits pour la fibromyalgie sont puissants et peuvent provoquer des effets secondaires. Au lieu de prendre des produits pharmaceutiques, des patients adoptent le naturel.
C’est davantage pour soutenir des gens et faire découvrir la marijuana médicinale que Lyne Asselin a pris ce virage. «Quand tu as la chance d’aller au (cannabis) médical, pourquoi pas si tu es éligible. Je veux surtout faire connaître le produit. Ce n’est pas une question de faire de l’argent», devait-elle attester.
Des médecins ontariens
Devant la réticence des médecins québécois de souscrire à cette forme de traitement, Lyne Asselin s’est tournée vers les médecins ontariens. La façon de procéder de «L’Antidote» passe par une rencontre au domicile de Mme Asselin où le patient doit fournir son dossier médical et des prescriptions en lien avec ses difficultés de santé. Une fois les documents complétés, un rendez-vous est fixé avec le médecin et les échanges se font via Skype.

Si le médecin accepte de signer la prescription, les formulaires sont acheminés à Santé Canada en vue d’une approbation. «Un permis donne le droit de faire pousser le cannabis et un autre détermine le nombre de grammes autorisé par jour», explique Lyne Asselin. En plus de l’utilisation traditionnelle par inhalation, le cannabis peut être consommé sous forme d’huile, de biscuit, de chocolat, de gélules ou autres produits.
