Après des années d’incertitude et d’absence d’entretien, le cénotaphe de Salaberry-de-Valleyfield a finalement retrouvé un propriétaire officiel.
Grâce à la ténacité des dirigeants de la Filiale 62 de la Légion royale canadienne, le dossier est désormais réglé, mettant fin à plusieurs années de flou administratif.
«En 2023, nous avons pris en main le dossier du cénotaphe, car il y avait urgence d’agir. La structure devenait dangereuse selon un rapport fourni par un entrepreneur en monuments, et il nous était impossible d’y tenir la cérémonie du Jour du Souvenir», explique Joël Renaud, président de la filiale et retraité des Forces armées canadiennes.
Une quête de réponses
Pendant des mois, l’équipe de la Légion a multiplié les démarches pour identifier le responsable du monument.
«Nous avons contacté la Ville, ce n’était pas elle. Le fédéral non plus. Nous avons ensuite interpellé le gouvernement du Québec, et le dossier est resté en attente pendant près d’un an», raconte Joël Renaud.
C’est finalement après l’offre du député Claude Reid d’intervenir dans le dossier, que les choses se sont accélérées.
Le 30 octobre 2025, une firme externe est venue inspecter le monument à la demande de la Société québécoise des infrastructures (SQI), qui a depuis revendiqué officiellement la propriété.
Vers une restauration
Cette clarification ouvre la voie à d’importants travaux de réfection, évalués à plus de 100 000 $ il y a déjà 2 ans.
«Maintenant que le propriétaire est identifié, il sera beaucoup plus simple pour nous, à la Légion, de soutenir la recherche de subventions en appui à la SQI. Certaines sont spécifiquement dédiées aux monuments de guerre, mais elles exigent l’approbation d’un propriétaire reconnu», souligne celui qui s’implique fortement au centre-ville pour une vaillante revalorisation.
Parmi les éléments à restaurer figure notamment le sabre historique en cuivre, volé durant la pandémie, à une époque où le couvre-feu rendait la surveillance des lieux difficile.
En attendant le retour des cérémonies
La Légion espère que les cérémonies du Jour du Souvenir pourront un jour reprendre leur place au cénotaphe, une fois celui-ci restauré et sécurisé.
«Nous voulons éviter de revivre un drame comme celui de 1960, lorsqu’un jeune garçon de dix ans avait perdu la vie après être monté sur un canon mal fixé près du palais de justice. Une cérémonie du souvenir ne doit jamais devenir un souvenir tragique», rappelle le président.
En attendant, la cérémonie officielle de 2025 se tiendra le samedi 8 novembre au parc Delpha-Sauvé dès 10 h 40, tandis que le 11 novembre à 11 h, les bénévoles de la Légion se rendront au cimetière de Valleyfield pour honorer les soldats campivallensiens tombés au combat, dont les 132 pierres tombales ont été restaurées la semaine dernière.

Un cénotaphe est un monument commémoratif érigé à la mémoire de personnes mortes au combat, mais dont les corps ne reposent pas sur place.
Le mot vient du grec kenos (vide) et taphos (tombe), signifiant littéralement « tombe vide ».
Ces monuments, souvent situés au cœur des villes ou près des lieux publics, permettent aux citoyens de rendre hommage aux soldats disparus et de se recueillir lors des cérémonies du Souvenir, comme celle du 11 novembre.
À Salaberry-de-Valleyfield, le cénotaphe honore les Campivallensiens tombés au champ d’honneur durant les grands conflits du XXᵉ siècle.

