L’offre «finale et globale» proposée par la direction de l’usine CEZinc à ses 371 employés syndiqués a été rejetée dans une proportion de 97 % lors d’une assemblée générale tenue lundi soir au sous-sol de l’église Saint-Pie X.
Près de 340 des 371 travailleurs en grève ont pris part à cette assemblée. La grève des membres du Syndicat des Métallos, entreprise le 12 février dernier, se poursuivra donc jusqu’à ce qu’un nouvel accord soit négocié.
« Après 8 mois de grève, le Fonds de revenu Noranda a déposé à peu de chose près la même offre que celle qui nous a mené en grève. Les membres ont envoyé un message clair au conseil d’administration du Fonds : ça ne passait pas en février dernier, ce n’est pas parce qu’on a passé 8 mois dans la rue qu’on va l’accepter. Si les gestionnaires doutaient de la représentativité du comité de négociation, ils ont maintenant leur réponse. Les membres ne sont pas essoufflés, ils continuent à se tenir debout et ils réaffirment les mandats de leur comité de négociation », fait valoir le représentant syndical des Métallos, Luc Julien, dans le communiqué émis par les Métallos.
Lors d’une entrevue téléphonique mardi matin, M. Julien a raconté que la direction doutait de la représentativité du comité de négociation, qu’il soupçonnait de ne pas avoir présenté toutes ses offres aux syndiqués.
«Ils jouent avec les chiffres mais ça demeure sensiblement la même enveloppe budgétaire, avec une contribution au régime de retraite et d’autres concessions», dit-il.
M. Julien rappelle que le syndicat demeure toujours ouvert à regarder d’autres scénarios. C’est pourquoi ils en appellent aux administrateurs du Fonds de revenu Noranda et aux représentants de Glencore pour qu’ils mettent de la pression sur leurs propres négociateurs au dossier.
Luc Julien s’est par ailleurs montré touché par la solidarité qui prévaut entre les plus anciens et les plus jeunes employés de l’usine. «Les anciens souhaitent vraiment que ceux qui les suivent puissent bénéficier des mêmes avantages qu’eux, dit-il. Lors de l’assemblée, on leur a lu le texte intégral de la proposition patronale et tous se sont levés spontanément pour dire non.»
La direction se dit déçue
La direction de CEZinc n’a pas voulu commenter ce résultat du vote en entrevue. Par contre, dans une mise à jour sur l’état des négociations dont nous avons obtenu copie, la présidente et chef de la direction, Eva Carissimi, affirme :« Nous sommes déçus du rejet par les employés syndiqués, de ce que nous croyons être une offre juste et équitable. Notre offre comprenait des améliorations au niveau de la rente du régime de retraite à prestation déterminée, des modalités permettant à près de 100 employés de bénéficier d’une retraite anticipée au cours des cinq prochaines années, ainsi que des augmentations de salaire. »
La Société se dit toujours déterminée à renouveler la convention collective avec ses employés syndiqués «selon des conditions qui répondent tant aux besoins des employés qu’à ceux de l’entreprise.» Elle continue à mener ses activités en faisant appel à du personnel cadre non-salarié.