Économie

CEZinc: les offres acceptées à 82%

le samedi 25 novembre 2017
Modifié à 19 h 28 min le 25 novembre 2017
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

C'est par une forte proportion de 82 % que les syndiqués en grève de l'usine CEZinc ont accepté le dernière proposition d'entente convenue entre leur syndicat et la direction du Fonds de revenu Noranda jeudi dernier. Le retour au travail est prévu pour le 3 décembre. Celle-ci a été présentée aux syndiqués lors d'une assemblée tenue cet après-midi au centre sportif de Saint-Timothée. Selon nos informations recueillies sur les lieux, l'entente serait étalée sur 6 ans et maintiendrait les conditions de leur régime de retraite. Les syndiqués ont dû néanmoins faire des concessions concernant les surprimes de vacances. On ignore cependant les autres détails de l'entente, le syndicat refusant de répondre aux questions du seul média présent sur les lieux. Cependant, une source nous fait état d’un gel de salaire pour la première année de l’entente, suivies d’augmentations de 0,25 $ l’année suivante, de 0,30 $ les 3e et 4e années, puis de 0,65 $ les deux dernières années. Il demeure que les syndiqués semblent néanmoins avoir accepté ces offres en raison de la longévité du conflit qui dure depuis maintenant neuf mois, sans avoir connu des gains appréciables. "On peut au moins dire qu'on rentre debout" a cependant fait valoir l'un d'eux rencontré sur les lieux. Le représentant syndical Luc Julien abonde en ce sens. « Les membres rentrent la tête haute. Ils se sont battus fièrement, pendant plus de neuf mois, pour préserver les conditions de retraite pour eux-mêmes oui, mais aussi pour les prochaines générations. Le régime de retraite sort intact de l’aventure. Le mouvement syndical a le devoir de préserver de bonnes conditions pour les prochaines générations, c’est ce qu’ont fait les grévistes de la CEZinc. Ils ont mené une guerre de principe », explique-t-il dans le communiqué publié par le Syndicat des Métallos. La présidente de la section locale 6486, Manon Castonguay a renchéri : « Merci à toutes les familles des grévistes : sans vous, cette lutte n’aurait pas été possible. Nous voulons aussi remercier les gens de l’organisation des Métallos au Québec, à l’échelle du syndicat international, au sein d’IndustriALL et d’autres organisations syndicales comme le CFMEU australien qui ont permis la campagne mondiale. Et, par-dessus tout, les commerçants de la région de Salaberry-de-Valleyfield, les restaurateurs et tous les citoyens de la région qui nous ont appuyés tout au long du conflit. Quand on se sent appuyé chaleureusement, ça fait toute une différence.» Les 371 employés de l'usine CEZinc étaient en grève depuis le 12 février dernier après avoir refusé l'offre de l'employeur. Une seconde offre avait été refusée à 97 % il y a quelques semaines, après quoi les deux parties ont demandé l'intervention d'un conciliateur. Le retour au travail prévu ce dimanche risque par ailleurs d’avoir lieu dans une atmosphère particulière, sachant que les derniers mois de grève ont laissé des traces entre syndiqués, employés cadres et sous-traitants de l’entreprise. La direction de CEZinc n'a encore émis aucun commentaire au moment d'écrire ces lignes.

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