Un charpentier-menuisier en or

FORMATION PROFESSIONNELLE. Un jeune homme de Saint-Zotique, Marc-Antoine Séguin s’est illustré lors des 15es Olympiades québécoises des métiers et technologies en décrochant la médaille d’or en charpenterie-menuiserie. L’élève de l’école de formation professionnelle de Châteauguay a remporté les épreuves locales et régionales avant de se démarquer en présence de 11 finalistes provinciaux, le week-end dernier, sur les plateaux déployés à la Place Bonaventure de Montréal. Le champion québécois ira se mesurer aux représentants des autres provinces canadiennes lors des 24^es Olympiades nationales, les 4 et 5 juin, à Edmonton en Alberta. Pour obtenir l’assentiment des juges, Marc-Antoine a dû construire une maisonnée s’apparentant à un cabanon en moins de 12 heures réparties sur deux jours. L’épreuve consistait à bâtir des chevrons en vue d’ériger la toiture de la structure avant d’y installer les éléments préfabriqués et de conclure avec la finition en pin. [caption id="attachment_47573" align="alignnone" width="521"] Martin Courtemanche, enseignant à l’école de formation professionnelle de Châteauguay, est fier des accomplissements de l’élève. (Photo: Pierre Langevin)[/caption] «J’ai accueilli le résultat avec beaucoup de fierté et de soulagement. C’est grâce aux nombreuses heures d’entraînement que j’ai consacrées à ma préparation. J’étais dans ma bulle», affirme le médaillé d’or, qui a rencontré le «Journal Saint-François» dans les ateliers de charpentier-menuiserie de l’école de formation professionnelle à Châteauguay. «L’objectif était d’en faire le plus tout en visant la perfection dans la mesure du possible. Les 15 chevrons devaient être construits avec précision selon le plan choisi les juges, à 1/8 de pouce près», relate l’enseignant en charpenterie-menuiserie, Martin Courtemanche. [caption id="attachment_47574" align="alignnone" width="521"] Sur le podium à la Place Bonaventure de Montréal, Marc-Antoine Séguin était accompagné des médaillés d’argent et de bronze, Benjamin Lemieux et Mathieu Maisonneuve, de l’école Pierre-Dupuy de Longueuil. (Photo: gracieuseté)[/caption] Marc-Antoine, qui est le fils de l’ex-pilote d’hydroplane Jean Séguin, ne l’a quand même pas eu facile lors de l’exercice comptant pour le titre québécois. Lors de la phase initiale du concours, il s’est administré 3 coups de marteau sur le même pouce et la journée a été longue. «J’ai changé la tête du marteau pour une surface plus lisse. C’était trop glissant et j’atteint mon pouce plusieurs fois. La douleur était forte et il a fallu percer l’ongle pour laisser écouler le sang. J’ai dû continuer avec le pouce recouvert de ‘’duct tape’’, raconte le Zotiquois âgé de 24 ans. «Au 3e coup de marteau sur le pouce, je croyais que Marc-Antoine allait s’évanouir», élabore son professeur. [caption id="attachment_47575" align="alignnone" width="521"] Le jeune homme de Saint-Zotique est promis à une belle carrière dans le domaine de la construction. (Photo: Pierre Langevin)[/caption] Le «coach» ne pouvait entrer en contact avec l’élève pendant l’épreuve mais il pouvait lui prodiguer des conseils entre le jour 1 et le jour 2. «Les concurrents sont suivis par un chaperon quand ils vont aux toilettes», mentionne Martin Courtemanche. Le trophée attribué par «Compétences Québec» n’est pas associé à aucune bourse, sauf que Marc-Antoine aura droit à un voyage tout inclus en Alberta. Cet accomplissement l’aidera également dans sa quête pour un emploi dans le domaine de la construction. «Dès le lendemain de son exploit aux Olympiades, Marc-Antoine a reçu 3 offres sur Facebook pour un travail en menuiserie», a attesté l’enseignant. La pomme ne tombe pas très loin de l’arbre, selon l’expression populaire, et Marc-Antoine suit les traces de son père qui a construit des maisons durant la majeure partie de sa vie. «Je suis né là-dedans», a exprimé le fils, qui pourrait éventuellement prendre le flambeau et poursuivre les activités de l’entreprise familiale. Il s’agit d’une 10^e médaille depuis 1998 aux Olympiades québécoises en chapenterie-menuiserie pour l’école de Châteauguay et d’une 5^e couverte d’or. Les bannières juchées dans les hauteurs de l’atelier et portant les noms des lauréats témoignent des succès de l’établissement d’enseignement à la compétition provinciale qui se tient à tous les deux ans.