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Debby a coûté près de 1,2 M$ à la Ville

Il y a 3 heures
Modifié à
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

L’opération de ramassage des déchets a engendré des coûts importants pour la Ville. (Photo Gracieuseté Ville de Salaberry-de-Valleyfield)

Debby a fait des ravages un peu partout au Québec, et Salaberry-de-Valleyfield y a particulièrement goûté. Tellement que les interventions d’urgence et la disposition des déchets ont généré des coûts oscillant les 1,2 M$.

(Avec la collaboration de Mario Pitre)

Selon le maire Miguel Lemieux, l’octroi de contrats pour cas de force majeure, les collectes spéciales et la disposition des déchets provenant des sous-sols de centaines de résidences représentent une facture de 838 000 $, à laquelle s’ajoutent des coûts supplémentaire de 335 000 $ pour disposer des déchets qui avaient dû être envoyés temporairement au site de dépôt à neige.

« On a fracassé de façon foudroyante les coûts qui avaient été générés par la crise du verglas», a-t-il imagé.

L’ampleur des dégâts

 Le maire Miguel Lemieux met en perspective les 200 mm de pluie reçus en deux heures, qui n’ont aucune commune mesure avec ce qui a été vu dans le passé. 

«Un gros orage d’une récurrence de 5 ans, c’est environ 26 mm en 2 heures, illustre-t-il. Aucun réseau n’a été conçu pour prendre une si grande quantité d’eau en si peu de temps. Et on n’est pas en mesure de mesurer la récurrence de ça, car on n’a pas de point de comparaison. Avec les changements climatiques, il y aura plus de fortes pluies, mais à ce niveau, on ne le sait pas encore.»

Les semaines qui ont suivi le 9 août ont été accaparées notamment par la gestion des déchets, dont le volume dépassait la capacité du site de transbordement. «On a dû stocker temporairement des matériaux dans le dépôt à neige, pour libérer les rues», relève le maire.

Au début octobre, la Ville ne pouvait chiffrer avec exactitude le nombre de résidences qui ont subi des inondations ce jour-là. Rendre le permis de rénovation gratuit est d’ailleurs l’un des moyens qui permettra de cibler les secteurs davantage touchés. 

Aucune zone n’a véritablement été épargnée, et ce, peu importe que les quartiers soient dotés de réseaux séparés (pluvial et sanitaire) ou unitaire. «On ne peut pas encore identifier les caractéristiques qui font qu’un secteur aurait été plus affecté.»

Ce qui est clair, c’est que la capacité de rétention du territoire doit être augmentée, en ajoutant ou agrandissant des bassins, en continuant d’intégrer des ilots de végétation lorsque des rues font l’objet de travaux.

«Notre capacité est parfaite pour les pluies normales, mais si on veut se mettre ceinture et bretelles pour les événements climatiques comme ceux-là, on va devoir s’ajuster et c’est ce que le service d’ingénierie est en train d’étudier», dit M. Lemieux. Il faut augmenter la capacité de surverses en situation extrême, insiste-t-il.

Lorsqu’il y a un réseau pluvial, l’eau s’en va au cours d’eau le plus proche, et l’eau captée dans réseau unitaire se dirige vers l’usine d’épuration. Lorsque la limite est atteinte, il y a surverse :  l’eau ira également dans le cours d’eau le plus proche. 

(Photo Gracieuseté Ville de Salaberry-de-Valleyfield)

«Ce qui est arrivé, c’est que l’eau entrait plus vite qu’elle en sortait, ce qui était, jusqu’au 9 août, statistiquement impossible.»

«Notre système a bien fonctionné, les pompes ont bien marché, assure-t-il, mais c’était juste trop d’eau.»

Entretien du réseau

La chasse aux eaux parasites, soit les eaux qui ne se retrouvent pas dans le bon réseau, est aussi un enjeu. Dans le cas des entrées publiques, ce sont les tuyaux percés ou fissurés, qui peuvent perdre de l’eau ou faire l’objet d’infiltration, si le sol est gorgé d’eau. «On fait de gros travaux d’infrastructures pour remplacer les tuyaux fissurés», indique le maire. 

Dans le cas des entrées privées, c’est lorsque le drain français ou les gouttières sont branchés au réseau pluvial. 
Valleyfield mise aussi beaucoup sur une méthode qui «avec des investissements minimaux, donne des résultats optimaux» : s’assurer que les branchements de clapet anti-retour et de pompes submersibles soient installés de la manière la plus optimale.

«Notre service d’ingénierie et d’urbanisme a fait un gros travail d’investigation pour se rendre compte qu’en fonction de la configuration des services, il y a 5 cas de figures différents sur la façon d’installer son clapet et sa pompe. On va accompagner les citoyens là-dedans.»

La Ville songe même à une aide financière à cet effet. «Ce ne sont pas de gros investissements, mais ça peut faire toute la différence. Ça devrait empêcher l’infiltration d’eau par le sous-sol.»

La réalité d’autres villes comme Châteauguay, Candiac, Brossard et Boucherville est aussi présentée sur notre site web.