Un des derniers combattants de la région qui a participé au Débarquement de Normandie lors de la Seconde Guerre Mondiale, Daniel (Dan) Galipeau, s’est éteint à Godmanchester le vendredi 18 novembre à l’âge de 91 ans.

Le vétéran des Forces armées canadiennes avait été l’un des premiers soldats à atteindre les plages de la côte française, le 6 juin 1944, et il est retourné sur le site lors des célébrations entourant le 70e anniversaire de l’événement historique, en 2014. M. Galipeau avait notamment pris la parole lors de la cérémonie canadienne tenue au Centre Juno Beach.

Décrit par le journal français de Courseulles-sur-mer comme un homme d’une grande gentillesse qui ne manquait pas une occasion d’aller à la rencontre des jeunes, Dan Galipeau s’est engagé dans l’armée au sein d’une unité d’ingénierie de la Royale canadienne pour être affecté à neutralisation des mines et la construction des ponts. Assigné à l’un des centres d’entraînement les plus rigoureux à Petawawa (Ontario), l’homme natif de Huntingdon a traversé l’océan Atlantique le 24 décembre 1943 pour accoster à Liverpool en Angleterre et prendre part à la plus grande opération militaire jamais organisée.

Dans ses témoignages, M. Galipeau a raconté qu’il avait débarqué en Normandie le matin du 6 juin à 8h30 afin d’ouvrir la route au convoi des Alliés «en essayant de ne pas y laisser sa peau». Les missions l’ont ensuite mené à des lieux où les affrontements lui ont fait craindre pour sa vie, comme à Caen et Falaise. Le vétéran a poursuivi son cheminement militaire en Belgique, en Hollande et en Allemagne avant de revenir en Grande-Bretagne.

Daniel Galipeau est rentré au Canada en 1946 et ce, dans le plus grand anonymat en raison des préjugés entretenus à l’époque envers les combattants. Le vétéran a délaissé son uniforme pour apprendre le métier de plombier qu’il a pratiqué dans la région du Haut-Saint-Laurent jusqu’à l’âge de la retraite. Tous les 10 ans, M. Galipeau prenait l’avion à destination de la Normandie en compagnie de son fils Jocelyn et de sa fille Marie pour aller honorer la mémoire de ses anciens camarades tombés au combat tout en replongeant dans les souvenirs aux endroits où il a fait partie de l’histoire.

Né le 12 mars 1925 à Huntingdon, Daniel Galipeau s’est enrôlé à l’âge de 17 ans en 1942. Il devait avouer qu’il a falsifié ses papiers d’identification pour s’engager dans les Forces armées, inscrivant qu’il était né en 1923. «Mon cousin Jacques Lesage avait fait de même et il n’avait que 15 ans», avait confié le vétéran au Journal de Courseullles-sur-mer, lors des festivités du 70e anniversaire du Débarquement.

La semaine dernière, Daniel «Dan» Galipeau s’est endormi paisiblement pour aller rejoindre ses frères d’armes. Ses funérailles ont été célébrées le samedi 26 novembre en l’église Saint-Joseph de Huntingdon. «Mon père était un homme plein de vie, pragmatique, intelligent et très humble», a décrit son fils, Jocelyn Galipeau.