Déglaçage: des opérations qui exigent préparation et adaptation

L’aéroglisseur NGCC Sipu Muin de la Garde côtière canadienne. (Photo – Denis Germain)
Les activités de déglaçage menées telles que celles menées le samedi 15 mars dans la région par l’aéroglisseur NGCC Sipu Muin de la Garde côtière canadienne nécessitent préparation et adaptation de la part de son équipage.
L’appellation Sipu Muin signifie « ours des mers » en langage micmaque. Comme l’animal, l’aéroglisseur peut accéder à des secteurs peu profonds des différents plans d’eau où ils se déplacent.
Passage de l'aéroglisseur à Châteauguay en 2023.
Il s’agit d’un deux aéroglisseurs dont dispose la Garde côtière sur la côte est du pays, deux autres étant affectés sur la côte ouest, à Vancouver. Leur travail vise à maintenir la voie navigable sécuritaire et d’éviter les inondations.
«Les navires brise-glace traditionnels de la Garde côtière sont limités par leur tirant d’eau et doivent demeurer dans le chenal de navigation, note le capitaine du Sipu Muin, le commandant Marty Robitaille. Notre avantage est de pouvoir accéder partout en eaux moins profondes, comme c’est le cas à l’embouchure de la rivière Châteauguay.»
Le poids et la vitesse de l’aéroglisseur créent de fortes vagues qui brisent la glace en plus petits morceaux, ce qui permet au vent et aux courants d’évacuer la glace. Ces opérations sont importantes pour prévenir les inondations en empêchant la formation d’embâcles et en favorisant un bon écoulement de la glace.
Au gré de la météo
Les opérations de déglaçage sont menées à chaque printemps selon les conditions météo et les conditions des glaces. Le tout est coordonné avec les experts en couverture de glace d’Environnement Canada, qui eux, calculent l’épaisseur du couvert de glace à l’aide de photographies aériennes, d’images radar et satellitaires.
Dans la forte saison des fontes, l’aéroglisseur est à l’œuvre du lever au coucher du soleil, tant que la clarté du jour assure une bonne visibilité.
«On tient une rencontre de planification à chaque matin… on va là où les opérations sont les plus urgentes, mentionne le capitaine Robitaille, fort de ses 17 années d’expérience. Mais tout peut changer rapidement, Dame Nature ne nous donne pas son plan de match, ça fait partie du travail de savoir se virer sur un 10 cents.»
L’équipage de l’aéroglisseur compte huit personnes, dont six prennent place à bord, en plus de deux mécaniciens. Le capitaine est entouré d’un officier de navigation, d’un maître d’équipage et de trois matelots.
Dans le fleuve, les opérations de déglaçage ont débuté le premier week-end de mars dans le secteur de Gentilly pour se poursuivre dans le lac St-Pierre puis les secteurs de Montréal-lac Saint-Louis.