Des élus opposés à toute implantation d’éoliennes en zone agricole
Plus d’une vingtaine d’élus municipaux du Québec regroupés au sein de l’organisme Vent d’élus ont récemment déposé un mémoire au ministère de l’Agriculture (MAPAQ) pour que «soit interdite toute implantation de parcs éoliens ou tout autre type d’infrastructures industrielles de développement énergétique » en zone agricole.
Le conseiller Normand Amesse, du district Saint-Timothée à Salaberry-de-Valleyfield, endosse cette déclaration commune, aux côtés d’une vingtaine d’élus provenant de municipalités rurales.
«Ça rejoint mes préoccupations en faveur de la protection du territoire agricole. Pour moi, les éoliennes constituent une activité industrielle qui a un impact à long terme sur l’intégrité des terres agricoles, affirme le conseiller Amesse. Outre les éoliennes comme tel, ces projets incluent des chemins d’accès, du câblage et autres éléments.»
Le conseiller du district Saint-Timothée, Normand Amesse. (Photo Journal Saint-François - Archives)
Celui-ci s’inquiète du même coup du fait que la majorité des projets soumis à la CPTAQ soient acceptés.
Ce mémoire a été présenté dans le cadre de la Consultation nationale sur le territoire et les activités agricoles - Agir pour nourrir le Québec de demain. Il recommande de confirmer la protection, l’intégrité et la pérennité des terres agricoles du Québec reconnues par la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles.
Selon Vent d’élus, ce mémoire arrive à point, dans un contexte de développement énergétique « chaotique sans égard à la protection du territoire agricole et des populations qui y travaillent et y vivent.»
Un développement qui a donné à diverses propositions de parcs éoliens en Montérégie, dont celui dans le district Saint-Timothée de la firme Hydroméga, qui a finalement décidé de le retirer devant la grogne populaire.
Normand Amesse salue la volonté du conseil de mettre en place un comité consultatif neutre pour étudier tout nouveau projet. Contrairement à d’autres municipalités, Valleyfield possède un territoire agricole aux conditions particulières, notamment en raison de sa situation insulaire.
L’organisme Vent d’élus termine son mémoire en citant le père de la Loi sur la protection du territoire agricole, Jean Garon, ministre de l’Agriculture de 1976 à 1985: « Si nous ne cessons pas de gruger notre richesse de terres agricoles, nous en paierons le prix. Car quand elles sont perdues, c’est vraiment fini. »