Des enseignantes exaspérées par la situation actuelle
Des négociations dans une impasse, un dialogue de sourds; les observateurs s’entendent pour dire qu’il aurait été difficile d’éviter la grève qui s’est installée mardi matin après des mois de sur-place.
« En même temps, ils chialent que nous sommes en grève, disent aux parents qu’ils les comprennent, qu’ils sont pris en otage par notre grève, mais avons-nous un autre choix. Si on remet les bulletins en retard, on est mises à l’amende. Si on refuse les rencontres de parents, on est mises à l’amende. Si les négociations avaient avancé, nous n’en serions pas là, il n’y en aurait pas de grève », estime une enseignante rencontrée lors de la journée de piquetage organisée devant le bureau de la députée de Soulanges, Marilyne Picard, mardi matin.
« Ils mentionnent vouloir offrir plus d’aide dans les classes, c’est le ministre Drainville (Bernard) qui le dit, quelques minutes après que sa collègue, Sonia LeBel ait affirmé que l’aide ne pourrait venir tout de suite parce qu’ils ne sont pas en moyens de trouver de nouvelles enseignantes actuellement. Ils parlent des deux côtés de la bouche », tranche une autre enseignante quelques minutes après le point de presse des ministres en cette première véritable journée de débrayage qui marque le coup d’envoi à ce qui pourrait se transformer en quelques semaines, voire des mois de piquetage et de moyens de pression.
Attirer les jeunes
Pour une enseignante de la région de Vaudreuil-Soulanges, la rétention est importante. « On dit que nous sommes ici pour le salaire, mais il n’y a pas que ça. On porte le système à bout de bras, l’éducation à mes élèves c’est un quart de ma tâche, le reste, c’est de la planification, des rencontres, de la paperasse. On pourrait nous faciliter les choses en apportant de l’aide. Mais pour attirer les jeunes enseignantes, il faut offrir de belles conditions. Le régime de retraite en fait partie. Ils voulaient nous en enlever, heureusement c’est revenu, mais ce sont des coupes comme celles-là qui font en sorte que nous n’avons plus le goût de rester quand notre carrière s’amorce », indique-t-elle.
Le Front commun poursuivra sa grève les 22 et 23 novembre, alors que la FAE qui compte 65 000 enseignants, dont ceux des écoles secondaires de Vaudreuil-Soulanges, le Centre de services scolaires des Trois-Lacs, doit entreprendre une grève générale illimitée le 23 novembre.
La FIQ a annoncé deux autres journées de débrayage, les 23 et 24 novembre. Le mandat de grève de la FIQ peut aller jusqu’à la grève illimitée.