Des moments d’angoisse pour plusieurs sinistrés
Quelques jours après que les pluies diluviennes se soient abattues sur la région, plusieurs sinistrés travaillent toujours à tenter de récupérer ce qui peut l’être dans leurs sous-sols inondés.
Le Journal a effectué un tour de reconnaissance dans certains secteurs de Salaberry-de-Valleyfield mardi et a pu constater le désarroi qui a frappé les citoyens affectés par ces inondations.
«Au début j’en avais jusqu’aux orteils, a indiqué Nicolas Leboeuf, résident de la rue Lionel-Groulx. Puis le temps de brancher une pompe, j’en avais jusqu’aux chevilles, puis aux genoux.»
Il est resté éveillé jusqu’à 1 h, le temps de constater la désolation. Il évalue à 4 h le moment où sa rue a été asséchée.
Mardi, il avait pris congé afin de compléter les travaux de démolition. Son terrain était rempli de divers objets, allant des meubles aux équipements sportifs. «J’avais une chambre, un salon, un mini-gym et un espace de rangement, a-t-il précisé. J’ai déjà fait huit voyages à l’écocentre.»
Des amoncellements comme celui-ci sont visibles dans plusieurs secteurs de la ville. (Photo Journal Saint-François - Eric Tremblay)
Un peu plus loin sur la rue Armand-Frappier, Claire Geneau était venue de Mont-Laurier pour prêter main forte à sa sœur. «C’est l’enfer, a-t-elle d’abord lâché. Ma sœur a une petite maison; elle a donc besoin de tout l’espace.»
Des souvenirs comme des photos et des documents importants, pourtant bien rangés, flottaient dans l’eau.
«On est arrivé samedi et on a tout sorti, a ajouté la dame rencontrée. Il devait y avoir deux pieds et demi d’eau. Il reste des meubles, mais ils sont trop lourds. Un voisin nous a donnés un contact. Pendant ce temps, mon mari arrache le plancher.»
Si ce n’était que le sous-sol. Mais le chauffe-eau a cédé en raison de l’intempérie, si bien que ce ne sera pas possible de prendre une douche chaude avant jeudi. La voiture, récente avec seulement 9000 km au compteur, a aussi été déclarée perte totale. L’accumulation d’eau a détruit tout ce qu’il y avait d’électronique, la rendant inutilisable.
Dans Grande-Île
Du côté de Grande-Île, Mathieu Vandelac et Josée Leblanc prenaient une pause à leur résidence de la rue Leduc lorsque nous les avons interpellés.
«Avec la pluie qui se préparait vendredi, on prévoyait se faire une petite soirée-pizza avec les enfants dans le sous-sol. On a entendu des petits bloup-bloup qui provenaient du lavabo et le temps que je monte ranger quelques choses ça commençait à entrer et ça montait rapidement», raconte M. Vandelac.
Mathieu Vandelac et Josée Leblanc se retrouvent avec un sous-sol à rénover à la suite des fortes pluies tombées vendredi dernier. (Photo Journal Saint-François – Mario Pitre)
Domiciliés à cet endroit depuis un an et demi, le couple y comptait le foyer, salle de jeu, bureau, salle de bain et une chambre d’invité. « Ça fait beaucoup de stock, mais on a réussi à en récupérer. On a dû arracher tout le plancher, le bas des murs de gyproc.»
Sur l’Avenue Grande-Île, un immense tas d’encombrants était visible devant la maison d’Emmanuelle Charbonneau, où les conduites d’égout se sont déversées sur 15 pouces de hauteur au sous-sol. « On a dû se départir de plusieurs choses, dit-elle. On a vécu un gros stress et bien des émotions.»
La famille d'Emmanuelle Charbonneau a dû se départir de nombreux meubles et objets à leur résidence de l'Avenue Grande-Île. (Photo Journal Saint-François – Mario Pitre)
Collecte spéciale de déchets et encombrants
Salaberry-de-Valleyfield a annoncé une collecte spéciale de déchets et encombrants qui aura lieu du 15 au 18 août. Différentes consignes sont à respecter et peuvent être consultées sur le site de la Ville.
(Avec la collaboration d'Eric Tremblay)