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Des résidents obligés de payer un service qu’ils n’utilisent pas

le vendredi 08 janvier 2016
Modifié à 0 h 00 min le 08 janvier 2016
Par Steve Sauvé

ssauve@gravitemedia.com

Les locataires de la résidence Hector Besner, située à Coteau-du-Lac déplorent leur l’obligation de payer pour un service de dîner alors qu’ils affirment ne pas s’en servir. Lorsqu’ils en parlent à la direction, on les invite à déménager s’ils refusent d’assumer les frais.

Rencontrée par le Journal Saint-François, une résidente de l’endroit mentionne que les frais pour les repas sont exorbitants. «On me charge 200 $ par mois pour des dîners que je ne prends jamais, raconte la dame. Mon appartement est équipé du réfrigérateur et d’une cuisinière, je me fais ma nourriture moi-même et je mange chez moi. Par contre, on m’oblige à payer les frais pareil.»

Cette situation, jugée de déplorable par la dame, serait imposée à l’ensemble des locataires de l’immeuble situé au 6 rue Blanchard à Coteau-du-Lac. «J’ai seulement mes rentes et ma pension de vieillesse, avoue la dame dont l’identité demeure cachée par crainte de représailles. Si j’avais de l’argent, je ne vivrais certainement pas dans une unité de logement communautaire. J’aimerais avoir les moyens financiers de m’acheter plus de nourriture, mais, avec les frais de repas que je n’utilise pas, je ne suis même pas en mesure de me nourrir convenablement.»  

Questionnée à savoir pourquoi les résidents de l’endroit n’utilisent pas le service, la dame est sans équivoque. «Ce n’est même pas fait sur place, déplore-t-elle. Ça arrive chaque jour par voiture et sans être méchante, ce n’est pas bon. C’est un service du lundi au vendredi pour le dîner seulement. C’est décevant que ceux qui ne l’utilisent pas doivent le payer. C’est 10 $ par jour. Avec cette somme, je suis capable de me payer un excellent repas.»

Les frais sont là pour rester

Invité à commenter la situation, Christian Thauvette, président du conseil d’administration de la résidence Hector Besner souligne que les locataires connaissent les frais lors de la signature de leur bail. «C’est impossible d’enlever ces frais. C’est un couteau à deux tranchants. Si seulement les utilisateurs réels paient, le traiteur va annuler le contrat. Ça ne vaudra plus la peine pour lui.»

Un autre fait que M. Thauvette dit craindre c’est de devoir rembourser la subvention reçue par Québec pour la construction des installations pour accueillir les dîneurs. «Si Québec apprenait que les installations sont à l’abandon, il pourrait nous demander de rembourser la somme. Supposons que cela est de 100 000 $, c’est beaucoup d’argent.» 

À savoir si les résidents sont menacés d’expulsion s’ils refusent de payer les frais, M. Thauvette nuance la situation. «Je sais que les gens peuvent demander d’être transférés dans notre autre résidence. À cet endroit, il n’y a pas de frais de ce genre. Cependant, il n’y a pas d’unité de disponible actuellement.»   

Du côté de la Société d’habitation du Québec, Sylvain Fournier, conseiller en communication et relations avec les médias explique que son organisme ne peut rien faire pour les locataires puisqu’il n’est pas question d’un HLM.

«Cette résidence est gérée par la Société d’habitation de Coteau-du-Lac. Le financement lors de la construction s’est fait grâce aux contributions du milieu et à une subvention du gouvernement du Québec par l’entremise du programme AccèsLogis Québec de la Société d’habitation du Québec. Toutefois, l’organisme doit autofinancer les services offerts par le biais de revenus additionnels perçus auprès des locataires. Ce montant est donc en sus du coût du loyer. Il revient à l’organisme de déterminer le montant facturé pour les services.»