Des travailleuses de la petite enfance sont descendues dans la rue au centre-ville de Salaberry-de-Valleyfield, mardi, afin d’exprimer leur colère en lien avec le comportement du gouvernement provincial en terme de financement du réseau.
Une quarantaine de manifestantes ont participé à la marche symbolique pour protester contre les coupures gouvernementales de 120 millions $, qui affectent 90% de quelque 50 CPE et garderies privées de la Montérégie. Dans la région du Suroît, 18 Centres de la petite enfance sont concernés par une situation qualifiée de préoccupante.
«On reçoit des appels chaque jour. Les travailleuses sont à bout de souffle et on les comprend», a dénoncé France Laniel, présidente du syndicat montérégien affilié à la CSN. «Le plus aberrant, c’est que le gouvernement a annoncé un retour partiel des sommes coupées aux employeurs (60 M$), afin de les soutenir financièrement si jamais les travailleuses virées contestaient leur congédiement. On coupe dans les services, mais on finance les employeurs afin de faire taire toute forme de contestation», déplore la présidente syndicale.
Les travailleuses de la petite enfance comptent tenir des soirées casseroles afin de marteler leur message. Les membres du syndicat montérégien (STTPEM – CSN) affirment que les enfants paient inévitablement le prix pour un service qui diminue en qualité.
«Avant, les ratios étaient calculés par groupe d’âge et répartis selon le nombre d’éducatrices. Maintenant, on calcule le nombre total d’enfants dans le CPE», avance Nancy Rodier, vice-présidente du syndicat. «C’est clair que cette façon de faire occasionne une surcharge de travail. Auparavant, nous avions quatre éducatrices et maintenant, il y en a trois si on est chanceux.»
Selon les dirigeantes syndicales, il en résulte un jeu de «chaise musicale» des locaux. «Le parent doit se promener d’un local à un autre pour trouver une place où laisser son enfant», de soulever Mme Rodier.
«C’est à se demander si le gouvernement Couillard souhaite réellement soutenir le réseau des services de garde. On sent une tendance vers la privatisation du réseau», évoque la présidente syndicale, France Laniel. «Longtemps, les éducatrices n’ont pas voulu s’exprimer ouvertement sur la question. Soucieuses de la qualité de leur travail, elles ont plutôt choisi de doubler d’effort. Mais les travailleuses sont maintenant épuisées et à bout d’imagination pour ne pas que les enfants souffrent. Elles en ont assez de devoir assumer les faux pas d’un gouvernement austère. Les enfants représentent notre plus précieuse richesse et ils n’ont pas à payer le prix dur», devait-elle conclure.
