Desjardins : le côté malsain de l’économie numérique

Le développement de l’économie numérique comporte de bons côtés, mais aussi de moins bons. Prenez ce qui se prépare chez Desjardins.

On vient d’apprendre que le Mouvement entend réduire de 30 % le nombre de ses centres de service, incluant les guichets automatiques, au cours des trois prochaines années. En clair, près de 200 centres vont alors être éliminés.

C’est toujours la même rengaine : il faut viser une meilleure efficacité, une plus grande productivité, une gestion optimale du personnel, et ainsi de suite.

Évidemment, du fait de sa forte présence au Québec, Desjardins compte bien plus de centres de services que n’importe quelle autre institution financière et tout mouvement à la baisse est impressionnant. Vous ne trouverez généralement pas de succursales de la Banque Royale ni de la Scotia dans les municipalités rurales. Mais Desjardins y est, ou y était, sérieusement implanté.

Par ailleurs, Desjardins était partout. Du moins, jusqu’à maintenant. Sa présence au Québec était signe d’une certaine vitalité avec le bureau de poste, le dépanneur, le garage et autres commerces essentiels.

Dorénavant ? Oui, on va devoir se faire à l’idée que l’ancienne caisse populaire n’est plus ce qu’elle était, elle qui recevait les chèques et qui aidait à percevoir les comptes, alors que les employés au guichet entendaient et comprenaient les ennuis des sociétaires, souvent âgés.

Justement, voici quelques-uns de ces mauvais côtés.

Oublions le cliché des personnes âgées dépourvues face aux transactions en ligne. C’est faux et complaisant. Mais il est vrai qu’un certain nombre d’entre elles préfèrent une interaction de personne à personne, ne serait-ce que du fait de toutes les nouvelles à propos de la fraude sur Internet, qui touche souvent ce groupe d’âge.

Mais il y a bien plus.

Avez-vous récemment essayé d’imprimer des billets de banque chez vous ? À moins d’être un criminel, c’est impossible. Or, la monnaie et les billets ont toujours légalement cours ici. Comment se les procurer ailleurs que dans un guichet ou un centre de services ?

Et voici d’autres exemples.

Vous partez en voyage en vous procurant, disons, des euros ? Impossible en ligne.

Vous procédez à une grosse transaction, même notariée, et il vous faut une traite bancaire ou un chèque certifié pour tout régler ? Et comment l’encaisser après, si vous n’êtes pas à l’aise avec toute la procédure ?

De là ces quelques interrogations quant à la réduction des services chez Desjardins. De bons, mais aussi de moins bons côtés.