Doréa devra être vendu ou démoli d'ici septembre 2017

La Municipalité de Franklin accorde un délai d'un an (septembre 2017) au propriétaire de l'ancien Institut Doréa, Les Immeubles Dandurand Inc., pour se départir de cette propriété, sinon démolir les bâtiments à ses frais.
Selon le directeur général de la municipalité, François Gagnon, les propriétaires des bâtiments connus autrefois comme l'Institut Doréa se montrent coopératifs. En fait, selon le conseiller Douglas Brooks, ce sont des motifs de sécurité publique qui ont incité les élus à prendre cette décision à leur assemblée de septembre. Plus d'une vingtaine d'arrestations ont eu lieu sur le site jusqu'à présent.
Fermé depuis 1995, l'ancien Institut Doréa est devenu un repaire pour des groupes de jeunes et pour certains chasseurs de fantômes. Le site comporte une dizaine de bâtiments visibles, et d'autres plus petits situés dans un secteur boisé, dont une grange.
Selon M. Gagnon, la famille Dandurand tente de se départir des petits bâtiments situés au nord du chemin Covey Hill, mais a rencontré certains problèmes relatifs à leur source d'eau potable, rattachée au bâtiment principal.
À première vue, le complexe semble tomber en ruines, mais dégage une certaine beauté de par son côté sombre. Acheté par Les Immeubles Dandurand dans les années 90, le bâtiment principal a été la proie des vandales qui y ont causé de nombreux dommages.
Il demeure également une odeur de mystère entourant ce site. Une courte recherche sur Internet mène à des enquêtes assorties de photos de lieux soit disant hantés, prises par des intrus. Pourtant, l'établissement avait été créé à l'origine dans les années 50 grâce aux efforts des prêtres Albini Girouard et Roger Roy afin d'y héberger des enfants aujourd'hui considérés comme des «Orphelins de Duplessis».
Dans les années 80, le site est devenu un centre d'hébergement pour déficients intellectuels. Selon une source familière avec le site à cette époque, alors sous la charge des Services de Réadaptation du Sud-Ouest (SRSO), les patients semblaient bien traités.
Mais la renommée du site découle de son lien avec les Orphelins de Duplessis, soit des milliers d'orphelins qui avaient été faussement étiquetés de malades mentaux par le gouvernement Duplessis. L'ancien premier ministre, un fervent catholique, avaient confiné ces enfants dans des institutions psychiatriques dirigées par l'Église catholique pour des raisons d'ordre fiscales (plusieurs étaient en parfaite santé, ils étaient simplement nés en dehors du mariage, orphelins ou abandonnés).
Le gouvernement en est venu à une entente depuis avec quelque 1500 d'entre eux, entérinée en 2001. «Les Orphelins de Duplessis ont accepté l'offre à l'unanimité, mais avec le message clair qu'ils le faisaient parce qu'ils arrivaient en fin de vie», avait déclaré leur porte-parole, Bruno Roy, en juillet 2001.
Traduction Mario Pitre