Dossier microbrasseries : Boire la région
Les gens ont soif de sortir. Partir à la découverte, même et surtout dans leur propre région. Les microbrasseries ont développé un créneau qu’ils entretiennent avec des rendez-vous qui allient bière et plaisir.
La Microbrasserie du Vieux-Canal est le plus jeune joueur du groupe dans la région. Bâtie sur trois étages avec une terrasse ouverte sur le toit, elle est arrivée comme un vent de fraîcheur dans le centre-ville. «C’est quand même fou ce qui a été créé en 11 mois, reconnaît Charles Déry. On a eu une réponse rapide des clients. Mais on a travaillé fort. Le soleil est un événement en soi. Les gens ont peut-être moins d’argent, mais c’est à nous de leur trouver une raison de sortir.» À cet effet, l’endroit a instauré une soirée d’humour, met de l’ambiance avec des DJs et s’est associé avec des causes telles le 40e anniversaire de Pyschoésion, le tournoi de hockey des pompiers ou des équipes d’hydroplanes.
Sans oublier les produits brassés en collaboration avec Fruity Sandy ou la Brûlerie Emma. Une stratégie pour accentuer l’implication communautaire et locale.
Si celle-ci est en milieu urbain, la Brasserie Barabas est plus en situation rurale. En quatre ans, l’endroit a réussi à susciter un effet wow. «Notre saison c’est l’été, c’est une business saisonnière sans vraiment l’être, résume Marc-Olivier Houle. On accueille des gens de la région mais on voit de plus en plus des gens de l’extérieur, d’aussi loin que Québec. L’attrait de la terrasse avec les spectacles joue pour beaucoup.»
Les gens viennent déguster une bière en fût sur le site, prendre une photo instagrammable dans le champ de tournesol, écouter la musique et reparte avec des canettes. Le tout permet de créer une expérience qui permettra au nom Barabas de résonner.
Trevor Livingstone aménageait une terrasse en pierres au moment de notre passage. Un ajout à son site situé sur la Covey Hill. «On est une destination touristique, mentionne-t-il. Lors du temps des pommes, c’est fou ici. Il y a aussi les motocyclistes ou les cyclistes qui viennent en grand nombre l’été. Je suis un arrêt pendant le tour de la campagne.»
Parce que qui dit soif, dit appétit. Une faim qui se comble de diverses façons chez Champ libre. Chaque vendredi soir, un camion de bouffe de rue différent vient régaler les appétits. «C’est un bel ajout qui nous permet de varier le menu, confie Colin Primeau-Verreault. Les clients peuvent aussi de voir comment on produit nos bières en venant sur place. »
Avec 30 000 automobilistes qui circulent devant la brasserie chaque jour sur le boulevard Saint-Jean-Baptiste, créer l’événement suscite la curiosité.
Dans les 10 dernières années, le principal point de vente des produits Schoune est à ses installations de Saint-Polycarpe. Le salon de dégustation s’est ajouté au fil des ans. On y fête les Belges avec un menu spécial, la Cinco de Mayo avec une nourriture mexicaine ou les Gaulois avec un Méchoui. «On va avoir des foodtrucks en permanence cet été, confie Patrice Schoune. On a une offre de nourriture qui s’ajoute à celle de bière. En amenant les gens chez nous, ça permet de créer une plus grande identité. »
L’an dernier, 11 microbrasseries au Québec ont fermé leurs portes; neuf d’entre-elles ne disposaient pas de salon de dégustation.